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4-09-2008

Bataille pour un nombre d’or

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Prenez un chiffre-clé, un site Internet et de furieux étudiants américains. Mélangez le tout et vous obtiendrez une campagne efficace de lutte contre le réchauffement climatique.
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Aucune excuse. Si la campagne fonctionne comme prévu, du fond de la savane jusqu’aux bords des rizières, on saura que « 350 » est le nombre miracle, celui capable de sauver la Terre. Pourquoi ? Car 350 parties par million (ppm) est la quantité plafond de CO2 autorisée par million de particules d’atmosphère pour maintenir l’équilibre écologique [1]. Jadis, à la surface de la planète, on naviguait dans un air composé de 275 ppm de carbone. Une révolution industrielle plus tard, la Terre étouffe sous une concentration de 387 ppm de carbone et celle-ci gagne 2 unités chaque année.

En décembre 2007, quand James Hansen, climatologue américain, tire la sonnette d’alarme, les spécialistes prêtent l’oreille, mais l’opinion publique reste sourde. Des étudiants choisissent alors d’agiter leurs neurones pour diffuser le message tous azimuts. Un mois plus tard, ils ouvrent le site Internet www.350.org, une mine d’informations sur ce « seuil de sécurité climatique pour l’humanité », proposant des vidéos didactiques sur le réchauffement climatique et invitant à se mobiliser autour d’une manifestation, d’une réunion politique, d’un événement sportif. « Je ne pourrai jamais savoir ce qui fait écho chez des Indiens, des Français ou des Britanniques. Il faut que les gens organisent eux-mêmes leurs actions, souligne Phil Aroneanu, l’un des fondateurs du mouvement. A nous ensuite de lier toutes ces petites initiatives pour raconter l’histoire d’une mobilisation. » Bref, un exemple réussi de marketing viral.

Manifs sous l’eau ou sur les glaciers

Le groupe de jeunes activistes n’en est pas à sa première campagne. L’histoire de leur combat a débuté dans les couloirs studieux de Middlebury College, une université américaine où enseigne Bill McKibben, un spécialiste du changement climatique. Inspirés par leur enseignant, 8 élèves imaginent un campus neutre en carbone et professent l’écologie auprès de leurs pairs. « Opter pour les ampoules économes en énergie, c’est bien mais ce n’est pas assez. Il fallait mobiliser les foules et pousser les leaders américains à changer les lois sur le climat », se souvient Phil Aroneanu. Sur le conseil de Bill McKibben, le groupe barre ses banderoles d’un premier chiffre : 80 %, pour 80 % de réduction d’émission de CO2 en 2050 par rapport au niveau de 1990. Sous le slogan de « Step it up 2007 », cette campagne a permis l’organisation de 1 500 manifestations à travers tous les Etats-Unis, le 14 avril 2007, lors du Climate Action Day. « Certains ont fait de la plongée à Key West, d’autres ont skié sur des glaciers dans le Wyoming… Tout cela en arborant des bannières rappelant l’urgence climatique », se souvient Phil. Le message résonne aux oreilles des politiques. En mai dernier, Barack Obama et Hillary Clinton s’engagent à remplir cet objectif s’ils sont élus.

Très bien, sauf que le groupe de jeunes étudiants veut s’offrir le monde entier pour dessert. Or « 80 % de réduction des émissions, ça ne peut s’adapter aux plus pauvres des pays en développement qui polluent peu ». Ils se saisissent alors d’un autre chiffre soufflé par le climatologue James Hansen : 350. Dans la pratique, c’est peu ou prou la même chose : « On arriverait à 350 ppm si tous les pays développés réduisaient leurs émissions de 80 % en 2050. » Reste à diffuser le message à vitesse grand V à l’heure où s’accumulent sécheresse, montée des océans ou encore inondations. Le groupe tisse des liens avec l’Union européenne, les ONG écologistes, enrôle des bénévoles sur toute la planète, fait de la publicité dans les journaux, envahit le site de vidéos en ligne YouTube et les blogs, prépare une campagne sur téléphones portables. Objectif ? Que les leaders aient, dans un coin de leur tête, l’image figée d’un 350, lorsqu’en 2009, ils entreront en salle de réunion pour inventer, lors de la conférence sur le climat de Copenhague, un avenir au protocole de Kyoto. —

[1] Un ppm, c’est l’équivalent d’un cm3 dans un m3 d’air.

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