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7-01-2013
Mots clés
Recyclage, Déchets
France

Bannir l’eau en bouteille ? En France, ça ne coule pas de source

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Bannir l'eau en bouteille ? En France, ça ne coule pas de source
(Crédit photo : klearchos - flickr)
 
Des communes et institutions du monde entier renoncent à la bouteille en plastique. La France peut-elle emboîter le pas ?
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Depuis le 1er janvier 2013, la petite ville de Concord dans le Massachusetts a interdit la commercialisation des petites bouteilles en plastique. Pourquoi tant de haine contre la bouteille ? Parce l’eau en bouteille coûte 100 à 200 fois plus cher au particulier que l’eau du robinet. Et que sa production, son transport et son traitement ont un fort impact environnemental. « L’énergie nécessaire à produire, transporter, réfrigérer et se débarrasser d’une bouteille en plastique revient à la remplir au quart de pétrole », résume le quotidien suisse Le Temps. En France, l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a calculé que l’eau en robinet pourrait être 1 000 fois plus écologique que l’eau en bouteille.

Le plastique, pas fantastique

Concord n’est pas la seule à avoir banni le plastique. Avant elle, la commune de Bundanoon, en Australie était devenue mondialement connue en interdisant les bouteilles dès 2009. Ses 2 000 habitants ont désormais le choix entre l’eau du robinet et des fontaines où l’eau potable peut être consommée gratuitement. A eux de remplir des bouteilles réutilisables. En Italie, la vente est également interdite dans le Parc national des Cinque Terre. Aux Etats-Unis, l’association « Ban the Bottle » (« Interdisons la bouteille ») recense les administrations et universités qui ont dit non à la bouteille.


Afficher Bottled Water Bans sur une carte plus grande

En France, il faut une loi

Des villes françaises pourraient-elles rejoindre ce réseau de villes hostiles au plastique ? « Je suis extrêmement dubitatif », assure Arnaud Charvin, avocat associé au cabinet Fidal et spécialiste du droit des collectivités. « A titre principal, c’est le préfet qui réglemente la commercialisation des eaux en bouteilles. Celui-ci ne peut retirer des bouteilles à la vente qu’en cas de risque pour la santé publique. Le seul fait que la consommation d’eau en bouteilles entraîne des frais ne peut motiver une interdiction, car cela entraverait le principe de liberté du commerce », avance l’avocat.

Il faudrait en fait une loi pour donner de tels pouvoirs au préfet ou au maire. A l’instar de la loi du 21 juillet 2009, qui permet au maire d’interdire la vente d’alcool à emporter sur le territoire de sa commune après 20 heures. Mais un tel projet n’a jamais été esquissé. Les débats sur le sujet à l’Assemblée nationale montre que les solutions évoquées ne prévoient jamais une interdiction. On préfère imputer une partie des coûts de gestion des déchets aux producteurs d’eau en bouteille, et sensibiliser les Français à la consommation d’eau du robinet.

En attendant, les communes peuvent tout de même se jeter à l’eau. La ville de Paris a ainsi décidé de renoncer au plastique et d’installer des fontaines à eau dans les administrations et établissements dont elle a la responsabilité (mairies, écoles...). D’autres établissements peuvent également inciter au tri, en installant des collecteurs de bouteille dans leur hall comme c’est déjà le cas dans plusieurs universités et centres commerciaux français. Ces machines détectent automatiquement les déchets, et versent des bons ou des coupons de jeux aux utilisateurs. En espérant que ces petits ruisseaux feront de grandes rivières.

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Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

14 commentaires
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  • Il faut aussi noter que certaines eaux minérales en bouteilles ont des spécificités minérales qui peuvent avoir des vertus "médicales", ce qui ne se trouve pas dans l’eau du robinet...

    12.01 à 20h14 - Répondre - Alerter
  • on vient de sortir une étude démontrant que l’eau du robinet contient trop de dérivés de l’aluminium. Produits qui sont suspectés de produire diverses pathologies. Alors, on fait quoi ?
    Le vin contenant des sulfites... on meurt de désespoir devant un monde dévasté ?

    12.01 à 11h31 - Répondre - Alerter
  • D’accord avec Will et Soizik.
    Dans les "Pays" civilisés, l’agriculture est bio au dessus des bassins de captage.
    C’est loin d’être le cas partout en France.
    La première chose à faire, c’est interdire l’agriculture chimique au dessus des zones de captage. On ne peut avoir aucune confiance sur les normes appliquées à la distribution d’eau.
    La seule bonne norme, c’est Zéro pour tous les polluants !

    8.01 à 19h40 - Répondre - Alerter
    • Oui je suis tout à fait d’accord, il faut déjà nous enlever tous soupçons de pesticides, déchets toxiques et médicamenteux... des eaux de nos robinets... sans ca je continue de boire mes bouteilles en plastique !

      10.01 à 10h19 - Répondre - Alerter
    • Pour ce qui est du bio, plusieurs retours d’expériences menées en Bretagne et présentés dernièrement lors du colloque de la FRAB bretonne à Morlaix ont permis de comparer les taux de nitrates entre deux captages d’une commune (Saint Yvi). L’un était entouré de champs bio, l’autre de conventionnels. Le résultat (attendu) est évidemment en faveur d’une concentration très nettement supérieure en nitrate dans le captage bordé de parcelles en conventionnel (environ 45 mg/L de NO3 contre moins de 25mg/L pour le "captage bio"). Du coup il mélange les deux pour obtenir une eau qui devient de qualité satisfaisante par dilution, mais qui présente des pics de concentration lors des épisodes de sécheresses au cours desquels, le captage bio donne moins d’eau.
      Le compte-rendu d’étude présenté au colloque ne parle pas des pesticides mais fort à parier que la situation est similaire voire pire, puisque le bio à beau être bio, il épand quand même son fumier alors qu’il n’introduit aucun pesticide dans l’environnement.

      Nous avons la solution sous nos yeux. L’excuse de dire que le bio ne peut pas nourrir toute la planète est une vaste supercherie. Les pouvoirs publics préfèrent soutenir les industries agro-alimentaires qui génèrent certes des emplois, mais des emplois socialement inacceptables, avec l’emballement du productivisme et de la concentration des productions animales qui vont avec.
      Mangez moins mais mangez bien et sain. Telle est la doctrine du bio-consommateur.
      Nos enfants nous remercierons.
      "Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, mais empruntons celle de nos enfants"

      23.01 à 17h03 - Répondre - Alerter
  • 1ère étape, on peut déjà consigner les bouteilles. A ceux qui disent que ça ne fonctionne pas, ça fonctionne très bien en Allemagne : 25 cts la bouteille de 1/2 litre, pas un seul cadavre de bouteille dans la nature.. et celles qui trainent sont collectées par ceux qui veulent récupérer la consigne.
    Mais bon, les Français étant très "spécifiques", tout ce qui est efficace ailleurs ne peut l’être en France.....

    8.01 à 08h51 - Répondre - Alerter
  • Pour ceux qui ont la chance d’avoir une eau de robinet de qualité c’est faisable.
    Pour tous ceux qui "subissent" (et c’est bien le mot adapté), la distribution de piquette payée au prix fort, gavée de micropolluants dont les concentrations et la diversité n’ont de cesse d’augmenter avec l’augmentation du prix des céréales, présentant des taux de nitrates proches (ou dépassant, cf. les contentieux directives eaux brutes) de 50mg/l alors que la référence de qualité est de 25mg/l, tout ça sous prétexte qu’il faut continuer à soutenir le secteur vivant en permanence sous perfusion économique européenne qu’est l’agro-alimentaire et défendu comme secteur miracle, unique créateur d’emplois dans certaines régions (suivez mon regard vers la point bretonne), alors que soit-dit en passant, on constate la baisse des effectifs d’actifs agricoles et ce, quasi proportionnellement avec l’augmentation de la taille des cheptels par unité de production... ça l’est beaucoup moins faisable. Sans oublier que boire de l’eau du robinet dans certains coins de France, c’est boire une eau de bien piètre qualité, le tout à un prix exorbitant.
    Nestlé, Danone et Coca ont encore de beaux jours devant eux...

    7.01 à 17h19 - Répondre - Alerter
    • Je rajoute à votre commentaire le problème des résidus hormonaux dans l’eau potable. C’est une question qui est étudiée depuis longtemps dans les pays nordiques, mais beaucoup moins en France. Comme les résidus hormonaux ne sont pas systématiquement recherchés dans notre eau, on n’en parle pas et on fait comme si le problème n’existait pas... Or il semble que ce soit une des raisons (parmi beaucoup d’autres) qui pourrait expliquer la baisse très rapide de la fécondité masculine depuis 20 ans.
      Donc comme vous, je dis attention à l’eau du robinet sans mésestimer le problème des bouteilles plastiques. Revenons aux bouteilles de verre consignées....

      8.01 à 09h09 - Répondre - Alerter
    • Totalement d’accord !

      10.01 à 10h20 - Répondre - Alerter
  • ce qui me fait rire c’est que ceux qui refusent de boire l’eau du robinet la consomment dans leurs casseroles pour se faire cuire de la soupe ou des nouilles voire du café....Il faut savoir, soit on la considère comme potable, soit pas.... Il y a de très pratiques gourdes sans bisphenol pour transporter son eau " du robinet" filtrée si besoin, pour ceux qui le veulent..

    7.01 à 11h32 - Répondre - Alerter
  • Des initiatives existent aussi en France !
    Depuis le 31 décembre 2009, le réseau de magasins bio Biocoop a retiré les bouteilles d’eau en plastique de ses rayons !
    >http://www.biocoop.fr/produits-bio/...)/fre-FR]

    7.01 à 11h15 - Répondre - Alerter
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