La bactérie du carburant
L’entreprise montpelliéraine Deinove est entrée, comme quelques autres, dans la course mondiale aux carburants issus de bactéries. Sa « Déinocoque » transforme les déchets organiques en sucres, puis en éthanol. Ce dernier, une fois distillé, devient du carburant susceptible de remplacer le pétrole. Reste à savoir quelle société sortira le premier système industriellement viable. Chez Deinove, on le promet pour 2015. —
La bactérie de l’hydrogène
La pile à combustible pourrait nous sauver du désastre énergétique. Nourrissez-la d’hydrogène et elle produit de l’électricité, en rejetant de la chaleur et de l’eau. Problème : l’hydrogène pur est rare. Mais il y a des bactéries pour ça. Certaines peuvent en créer à partir de déchets organiques. Ou même à partir d’eau de mer, comme est en train de le démontrer un chercheur de l’université de Pennsylvanie, aux Etats-Unis. —
La bactérie du plastique
Cocorico ! L’entreprise française Global Bioénergies a intégré une nouvelle enzyme dans une cellule de bactérie Escherichia coli. La petite bête peut du coup convertir du sucre en isobutène, avec un rendement sans cesse boosté en laboratoire. Ce composé pétrochimique se transforme notamment en plastique, en caoutchouc synthétique, en vernis… L’unité pilote de la start-up devrait produire chaque année dix tonnes d’isobutène. —
La bactérie des meubles
Les membres du collectif d’architectes Terreform One, installés dans le quartier new-yorkais de Brooklyn, ont créé en 2012 le « Gen2Seat », premier fauteuil « bio-hacké ». Ils ont génétiquement modifié la bactérie Acetobacter xylinum pour qu’elle produise un maximum de cellulose, utilisable pour façonner des objets. Leur but ? Fabriquer des biens avec un minimum de déchets et d’énergie. —
La bactérie du textile
La Britannique Suzanne Lee est une « bio-couturière ». En nourrissant des bactéries avec du thé vert sucré, elle obtient une couche de cellulose à la surface. Cette matière gluante est répugnante. Mais une fois séchée, elle ressemble à une sorte de cuir translucide, dans lequel la couturière peut couper et coudre de sublimes blousons. La matière est toutefois encore trop fragile pour sortir des labos et atteindre les boutiques. Dommage. —
La bactérie des couleurs
C’est en 2009 que des étudiants de Cambridge, au Royaume-Uni, ont inventé les bactéries qui colorent. En étant modifiées génétiquement, elles ont sécrété des pigments : lycopène, carotène, violacéine. Les petits génies imaginent que, dans le futur, nous pourrons siroter une boisson aux « E. chromi » afin d’inspecter nos intestins. Les bactéries pourraient ainsi se colorer à la rencontre de cellules cancéreuses. —
La bactérie du soin solaire
Les chercheurs norvégiens de la Fondation pour la recherche scientifique et industrielle étudient les micro-organismes vivant à la surface d’un fjord. C’est là qu’ils ont décelé la bactérie Micrococcus luteus. Sa capacité à absorber des U. V. liés à de nombreux cancers de la peau leur a donné des idées. Après des manipulations génétiques, ils ont créé une bactérie qui produit la substance protectrice des U. V. à échelle industrielle. —
La bactérie de la lumière
Faire briller des bactéries est un jeu d’ados ! En 2010, des étudiants participant à une compétition sur la biologie de synthèse à Cambridge, en Angleterre, plaçaient des gènes de luciole et de bactéries luminescentes dans une Escherichia coli. Aujourd’hui, trois élèves de l’université du Wisconsin, aux Etats-Unis, planchent sur la création d’un « Biobulb », une ampoule pleine de bactéries qu’ils espèrent voir briller un jour dans votre salon. —
La bactérie des maisons
Et si on nourrissait des bactéries avec du pipi d’astronautes pour construire des maisons sur Mars ? La Nasa et l’université de Stanford, aux Etats-Unis, y songent sérieusement ! La bactérie Sporosarcina pasteurii décompose l’urée pour produire des cristaux de carbonate de calcium. Ceux-ci se glisseraient entre les particules de sable martien pour les relier et créer des briques. Quand ce sera au point, on fera pareil avec du pipi terrien. —
La bactérie des nettoyants
Un tapis truffé de bactéries qui gobent la poussière ? La designeuse américaine Tashia Tucker a inventé ce prototype en 2013. La société américaine Met-Pro, vend, elle, un système qui purifie l’air de ses composés organiques volatiles (COV) : formaldéhyde, benzène, etc. L’air chargé en COV circule dans une chambre remplie de champignons et de bactéries qui en font leur goûter. Après digestion, il reste du CO2. —
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