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21-08-2012
Mots clés
Environnement
Etats-Unis
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Ruches, bêches et système D : tableaux d’une prison modèle

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Localisé à Aberdeen, dans l’Etat de Washington, le centre correctionnel de Stafford Creek abrite, nourrit et habille 2000 détenus.

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La prison se veut un établissement modèle. Une douzaine de personnes travaillent au centre de tri. L’institution produit 1200 tonnes de déchets solides chaque année. Aujourd’hui, elle en recycle ou composte la moitié.

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La plupart du matériel à compost est envoyé à l’extérieur de la prison. Mais pour réduire le prix de l’acheminement, l’équipe dirigeante prévoit d’installer des bacs à compost à l’intérieur de l’enceinte du centre pénitentiaire.

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A Stafford Creek, tondre la pelouse est devenu une activité physique prisée pour les détenus. Ceux-là sont aussi en charge de l’entretien du matériel.

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Dans le jardin potager attenant aux bâtiments, les détenus cultivent des légumes qui seront affichés au menu de la cantine. L’eau de pluie est recueillie dans des citernes et sert à arroser les plantes.

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A Stafford Creek, les détenus cultivent 7 000 kilos de légumes chaque année et font ainsi économiser 13 000 euros à la prison.

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Les détenus assistent chaque mois à des conférences sur l’environnement données par des experts, des étudiants, des entrepreneurs.

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L’objectif de ces conférences ? Apprendre le développement durable aux détenus et leur offrir de nouvelles compétences qu’ils pourront utiliser dans leur vie d’après. Des outils essentiels pour éviter la récidive.

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12 000 détenus et 80 experts ont déjà participé à ces conférences.

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Sous le regard de l’entomologiste Sam Hapke (au centre), les détenus de Cedar Creek et de Stafford Creek apprennent l’apiculture.

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Les prisonniers étudient notamment l’impact de la disparition des abeilles sur l’écosystème local.

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Si l’expérience est réussie, elle pourrait s’étendre à d’autres centres pénitentiaires.

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A Stafford Creek, on apprend à réparer des vélos qui seront distribués à des familles des environs.

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Les détenus cultivent plus de 26 espèces de plantes locales dans des serres. .

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Les pousses serviront à restaurer la flore sur la base militaire de Fort Lewis

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Entre 2009 et 2011, les prisonniers ont élevé plus de 300 grenouilles maculées de l’Oregon – et les criquets nécessaires à leur nourriture –, une espèce menacée dans la région.

 
Dans les prisons de l'Etat de Washington, on élève des grenouilles et des papillons, on cultive des plantes et on assiste à des conférences sur le bio ou le changement climatique. Une aubaine pour les prisonniers et les scientifiques.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Tout a commencé en 2004. Nalini Nadkarni, spécialiste des forêts et chercheuse à l’université Evergreen de l’Etat de Washington, s’alarme, lors d’une conférence, du pillage des mousses dans les forêts primaires, les fleuristes s’en servant pour leurs compositions.

Problème : ces mousses, indispensables à l’écosystème de la forêt, sont longues à se régénérer. L’idée de la chercheuse est simple : il faut cultiver de la mousse en pot pour fournir l’industrie horticole. Mais qui dispose d’assez de temps, d’espace et de la fraîcheur d’esprit nécessaires pour tenter différentes cultures, les regarder patiemment pousser dans des bacs et imaginer des solutions innovantes pour améliorer leur croissance ? Des prisonniers pardi.

7 000 kilos de légumes bios chaque année

« Lors de la conférence, le docteur Nadkarni a expliqué qu’elle adorerait travailler avec des gens qui ne sont pas habituellement confrontés à la science et à la nature, se souvient Kelli Bush, l’une des organisatrices du « Sustainability in prisons projet » (« Projet pour la durabilité en prisons »). Quelqu’un dans le public était employé dans une prison locale et l’a invitée à venir. Là, elle a rencontré le directeur qui l’a très bien accueillie. » Le projet a germé comme ça : entre les murs de Cedar Creek avec un gardien, deux étudiants, un bénévole et 12 prisonniers équipés d’un calepin et d’un crayon. « Et ça a très bien marché. Les prisonniers étaient vraiment passionnés, très doués pour observer attentivement, prendre des notes. A partir de là, le projet a grandi », confie Kelli Bush.

Sur les terres pénitentiaires, on s’organise : une serre et un jardin sont aménagés. Ils permettent de produire près de 7 000 kilos de légumes bios annuellement (pour une économie de 13 000 euros puisque ceux-ci sont directement cuisinés), un compost géant reçoit les déchets organiques, des ruches produisent miel et savon et des cuves récupèrent l’eau de pluie. Dans les serres et les ateliers, d’autres projets scientifiques voient le jour. Les prisonniers élèvent des grenouilles maculées de l’Oregon, une espèce menacée de la région, et les criquets nécessaires à leur nourriture. D’autres prisons se joignent à l’aventure. Chez les femmes de Mission Creek, on élève des papillons, eux aussi menacés, dans une serre construite à cet effet. Dans deux autres centres pénitentiaires, on cultive des plantes locales de 26 espèces différentes destinées à être replantées ça et là et à préserver la biodiversité. A chaque fois, scientifiques et étudiants d’Evergreen épaulent et conseillent les prisonniers, décryptent et organisent leurs données. Ils viennent aussi chaque mois donner des conférences sur des thèmes divers : énergies renouvelables, hydrologie, agriculture bio, changement climatique.

Dévouement, méticulosité et comportement exemplaire

Et les détenus, dans tout ça ? Si les missions ne sont pas obligatoires mais ouvertes à candidature, la sélection est difficile. Ici on ne demande ni expérience préalable, ni diplôme, mais du dévouement, de la méticulosité, et un comportement exemplaire. Les prisonniers se sont pas motivés par l’argent – la paie plafonnée par l’Etat de Wahington est de 42 cents (34 centimes d’euros) l’heure – mais par l’apprentissage. Dans un texte publié dans « The Ecological Society of America », Nalini Nadkarni raconte l’histoire d’un prisonnier qui avait placé de la mousse dans sa table de chevet. Chaque matin, il ouvrait le tiroir : « La mousse était enfermée dans le noir très longtemps, et pourtant elle était toujours vivante le matin, confiait-il à la chercheuse. Comme moi. » Mieux, au détour des ateliers, les détenus découvrent de nouvelles compétences. « Ils apprennent l’écologie, la biologie, l’entomologie…, énumère Kelli Bush. Certains disent qu’ils feront du jardinage quand ils sortiront, d’autres qu’ils retourneront à l’école pour développer ces nouveaux talents. »
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