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29-05-2008

Attention oeuvres en péril

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Mouvement des années 60, le land art américain voit quelques-uns de ses fleurons trembler sous les assauts de l’économie.
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Ils se battent pour 6 783 tonnes de roches. Mais pas n’importe lesquelles. Celles de Spiral Jetty, oeuvre symbole du land art créée par Robert Smithson, en 1970 dans l’Utah (Etats-Unis). Sa veuve Nancy Holt et la Dia Foundation de New York mènent actuellement sur le Net une campagne pour dénoncer l’installation d’une exploitation pétrolière à quelques kilomètres de Rozel Point, d’où s’élance la jetée. C’est une demande de permis de forage exploratoire par Pearl Montana Exploration and Production Ltd qui a mis le feu aux poudres, en janvier. Depuis, des milliers de courriels de contestation se sont entassés dans les ordinateurs des autorités de l’Utah. Ces dernières viennent de demander à la compagnie canadienne des éclaircissements sur la qualité de l’air et de l’eau, la gestion des déchets industriels et toxiques et « l’impact sur l’équilibre d’un écosystème de portée locale et internationale  ». Un répit, donc, pour les eaux roses du Great Salt Lake dans lequel baigne cette oeuvre de 457 mètres de long.

Cette affaire vient souligner la fragilité des « performances  » du land art, mouvement artistique de la fin des années 1960. Aujourd’hui, trois autres sites sont aussi menacés : les Sun Tunnels (Utah) de Nancy Holt par un projet d’exploitation pétrolière  ; Complex City (Nevada) de Michael Heizer par la construction d’une voie de chemin fer destinée au transport de déchets nucléaires ; et Lightning Field (Nouveau-Mexique) de Walter de Maria par l’installation de résidences de loisirs et de retraite.

Conquête de l’Ouest

Explosion du tourisme, recherche d’hydrocarbures, quête de retraites dorées par une population vieillissante, autant de dangers accrus pour les oeuvres du land art américain. Ces dernières « ont été créées dans les déserts du sud-ouest qui réunissaient dans un seul lieu difficile d’accès, l’atelier, le musée et la galerie. A la conquête d’une nouvelle frontière, les land artists cherchaient à soumettre le grand sud-ouest à leur volonté  », explique Jean-Paul Brun, auteur d’une thèse sur le sujet. Très influencés par le mythe fondateur de la wilderness (la nature sauvage), ces artistes ne se sont pas pour autant inscrits dans une logique écologique. « Tandis que les Européens sont dans un univers de fragilité, d’assemblage, les Américains sont dans le gigantisme, la monumentalité. Ils impriment leurs marques à ces déserts à l’aide de bulldozers, d’explosifs, d’ordinateurs  », ajoute Jean-Paul Brun. Et s’ils avaient tous conscience que leur travail était périssable, ils en acceptaient les risques liés aux aléas de la nature, pas à ceux de l’exploitation humaine.—
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