publicité
haut
Accueil du site > Actu > Conso > Loin du Bangladesh, les ouvriers chinois galèrent toujours
20-05-2013
Mots clés
Consommation
Emploi

Loin du Bangladesh, les ouvriers chinois galèrent toujours

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
Loin du Bangladesh, les ouvriers chinois galèrent toujours
(danielfoster437 - flickr)
 
Si le monde s'est ému de la situation des travailleurs du Bangladesh, qu'en est-il en Chine ? L'usine du monde a bien pris des mesures… mais souvent purement cosmétiques. Aux marques de faire pression sur leurs fournisseurs.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Fin 2012, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a mené une enquête en Chine et à Hong Kong sur les conditions de travail dans plusieurs usines de la province de Guangdong, dans le cadre de son partenariat avec le groupe Carrefour. Plus de deux ans après les suicides d’ouvriers de Foxconn, sous–traitant d’Apple, l’enquête menée dans l’habillement, les ustensiles de cuisine, les équipements sportifs et les produits électroniques montre que la situation a peu évolué.

Certes, la Chine a adopté depuis cinq ans une série de lois pour améliorer la protection des droits des travailleurs, (contrats de travail, nombre d’heures, protection sociale) et plusieurs usines ont augmenté sensiblement les salaires ( de 15 à 20% dans certaines provinces). Les nouvelles générations d’ouvriers, plus mobilisés sur leurs droits, ont déclenché des mouvements sociaux qui se sont multipliés depuis deux ans (180 000 en 2011, chiffre cité dans le rapport ). En 2012, pour le seul mois de mars, China Labour Bulletin (CLB), une ONG qui défend les droits des travailleurs en Chine, a recensé 38 grèves dans tout le pays, principalement dans le secteur de la production industrielle et celui du transport, portant sur des revendications salariales, en particulier sur le paiement des arriérés de salaires. « La récurrence des grèves est une forte incitation pour les employeurs à négocier avec les travailleurs, et la répression des grèves ne semble plus être systématique », souligne le rapport, qui explique cependant que « dans toutes les usines visitées, les heures supplémentaires dépassaient largement le plafond fixé par la loi (jusqu’à 80 heures hebdomadaires), alors que le droit du travail chinois prévoit un maximum de 44 heures par semaine et 36 heures supplémentaires par mois ». Les salaires demeurent faibles ( rémunération à la tâche définie par la direction sans transparence), les prestation sociales pourtant obligatoires ne sont pas appliquées et les ouvriers n’ont pas toujours connaissance de leur contrat de travail…

Des fournisseurs souvent opaques

Des conditions de travail qui pourraient pourtant être améliorées par les marques occidentales, souligne la FIDH, car « leur influence est considérable ». Et pour certaines, leur image a largement pâti des récents scandales qui se sont succédé. En février dernier, une plainte a été déposée par les associations Peuples Solidaires, Sherpa et Indecosa - auprès du Parquet de Bobigny contre Samsung. Objectif : faire reconnaître que les engagements éthiques de la marque constituent une publicité mensongère sur les conditions de fabrication de ses produits.

Car si la plupart des marques et des distributeurs internationaux ont adopté des codes de conduite dont la mise en œuvre est vérifiée par des audits sociaux, en réalité les fournisseurs « ont tendance à prendre des mesures uniquement cosmétiques afin de répondre aux critères de ces audits », souligne le rapport. Par ailleurs « certains directeurs d’usines n’hésitent pas à sous-traiter eux-mêmes les activités les plus dangereuses et les plus polluantes à d’autres usines, ce qui rend la traçabilité et les audits inopérants, précise Elin Wrzoncki, chargée de mission à la FIDH. Les marques internationales devraient user de leur influence en collaborant davantage sur le terrain et pas seulement en se réunissant dans des instances internationales. Les acheteurs pourraient inclure les questions sociales dans les transactions commerciales et ne pas changer fréquemment de fournisseur comme ils le font ».

Même les Chinois délocalisent

Certaines entreprises, rappelle le rapport, ont d’ailleurs combattu les lois sociales votées en Chine ces dernières années, - des entreprises et des investisseurs de Hong Kong ainsi que les chambres de commerce américaine et européenne avaient tenté de faire la loi sur les contrats de travail notamment. Et les modestes améliorations des conditions de travail en Chine ont eu rapidement des conséquences sur l’attractivité du pays : les acheteurs étrangers s’approvisionnent de plus en plus en Asie du Sud-Est. Au Cambodge, au Vietnam et désormais en Birmanie. Une quête du travail à bas coût qui touche particulièrement les industries à forte main-d’œuvre comme le secteur du textile. Certains entrepreneurs chinois auraient même transféré leur propre production dans ces pays. Le Bangladesh en fait partie, avec les conséquences tragiques que l’on connaît aujourd’hui.

Cet article de Véronique Smée a été initialement publié sur Novethic le 17 mai 2013

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
Par
Novethic

Le média expert du développement durable

1 commentaire
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d'indiquer ci-dessous l'identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n'êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

[Connexion] [s'inscrire] [mot de passe oublié ?]

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas