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Amin Maalouf : «  Repenser le monde  »

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Amin Maalouf : « Repenser le monde »
(Crédit photo : Olivier Roller)
 
Changer radicalement de logiciel, c’est ce que propose Amin Maalouf pour sortir de la crise. L’écrivain dénonce l’aveuglement des secteurs économiques et politiques mais garde espoir. En quoi ? En l’Europe, malgré tout.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Crise financière, révolutions arabes, protestations urbaines, notre monde est-il à ce point déréglé ?

Le malaise que traverse actuellement le monde se manifeste de diverses manières. Tant de choses semblent échapper à tout contrôle ! La tourmente financière qui secoue la planète est évidemment l’un des signes de ce dérèglement. Quand on croit que la crise s’est apaisée, elle repart de plus belle. Et les solutions qui sont censées régler les problèmes en profondeur s’avèrent à chaque fois insuffisantes. Si bien que la crise de confiance se généralise. Et les rumeurs font le reste.

Avons-nous si peu retenu de la multicrise de 2008 – financière, monétaire, économique, écologique… – pour rechuter aussi vite ?

S’agissant de la crise financière, il me semble, en effet, que l’on n’en a pas vraiment retenu les leçons. Si j’écoute les analyses de professionnels de la finance, j’entends que les comportements n’ont pas changé, malgré le signal d’alarme de 2008. La Bourse ressemble toujours à un casino où même les banques classiques, les banques de dépôt, continuent à s’inviter à la table.

Les comportements sont encore pires concernant la question climatique ! Nous n’avons rien fait qui soit à la hauteur de la menace – réelle – qui pèse sur la planète. La conférence de Copenhague a clairement démontré l’absence de volonté collective face à ce péril. A quelques exceptions près, ni les pays développés ni les pays émergents ne se comportent de manière responsable. Rien, en tout cas, qui soit à la mesure de ce défi.

Ce dérèglement que vous décrivez n’est-il pas avant tout celui du capitalisme ?

Le capitalisme est bien entendu en crise. Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’alternative au capitalisme. Il faut d’urgence donner davantage de place, dans le cadre d’une économie de marché, à des politiques qui ne recherchent pas seulement les résultats à court terme. Je prends un exemple : tailler dans les budgets du système éducatif porte ses fruits très rapidement si l’on raisonne en masse financière. Mais comment mesurer l’impact de coupes sévères dans l’éducation sur le long terme pour une société ? L’instabilité inquiétante dans laquelle se trouve le monde exige que nos choix politiques soient désormais guidés par la recherche d’autres équilibres que ceux dictés par la productivité et la rentabilité.

Lorsqu’on assiste à des explosions de colère, comme celles qui ont secoué l’Angleterre au cours des dernières semaines, on se dit qu’il est dangereux pour une société de laisser une partie de ses membres, notamment parmi les jeunes, au bord de la route. Le chômage, la diminution de la qualité de l’enseignement, le pourrissement de certains quartiers et, ce qui est bien plus grave encore, l’absence d’horizon, ce sentiment que l’avenir est bouché, c’est extrêmement grave. Nous avons besoin de bien gérer la cohésion sociale. Ce qui inclut aussi la gestion de la diversité. Car l’une des dimensions des troubles récents est manifestement ethnique, ce qui contribue à renforcer le sentiment d’exclusion et de discrimination. Pour moi, la gestion de la diversité est partout déficiente et quelquefois désastreuse.

Le monde est-il sans cap ?

Je pense que notre monde doit être repensé, et que l’on doit se demander de manière sérieuse : où allons-nous, et que devons-nous construire ? La fin des années 1970 a marqué une rupture dans la vision que l’on avait du rôle de l’Etat en Occident. Avec l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume-Uni et de Ronald Reagan aux Etats-Unis, qui ont inauguré une « révolution conservatrice », marquée par une grande méfiance à l’égard du rôle de l’Etat comme à l’égard de la protection sociale. C’était le retour triomphal du monde d’avant le New Deal, d’avant l’Etat-providence. Les considérations sociales sont passées au second plan, ce qui a eu des conséquences profondes que l’on n’a pas toujours su évaluer, tant on était obnubilé par le désir de réduire les dépenses de l’Etat, de diminuer les impôts, de promouvoir la productivité.

Un tiers de siècle plus tard, nous vivons toujours dans un monde où ces idées sont prédominantes, où le conservatisme paraît avant-gardiste et où la défense des acquis sociaux paraît, à l’inverse, conservatrice et même passéiste.

La dégradation par Standard & Poor’s de la note financière des Etats-Unis est hautement symbolique. La confiance du monde est ébranlée…

Nous condamnons les Etats-Unis quand ils se comportent de manière arrogante et nous les supplions d’intervenir quand ils paraissent tentés par l’isolationnisme. Ils sont à la fois irritants et indispensables.

La remise en cause publique de leur crédibilité économique et financière devrait les inciter à redéfinir leur rôle. La première réaction de l’administration Obama était indignée, et on le comprend. Mais on peut espérer que ce « soufflet » symbolique finira par susciter une prise de conscience. Il est clair que les Etats-Unis vivent au-dessus de leurs moyens. Ils s’endettent trop, et ils consomment trop, ce qui pèse sur les ressources de la planète ; surtout si l’on considère qu’ils servent de modèle, et que des milliards d’êtres humains voudraient consommer comme eux. La pression sur les ressources énergétiques, minérales et alimentaires serait intenable si les sept milliards de nos contemporains qui seront sur terre fin octobre se mettaient à consommer, par tête d’habitant, autant que leurs congénères d’outre-Atlantique.

Sur un autre plan, il est clair que le statut d’hyperpuissance des Etats-Unis apparaît parfois aujourd’hui comme une responsabilité gigantesque, trop lourde à porter. On a vu, au cours des crises actuelles, que ni la Chine, ni la Russie, ni les pays émergents ne peuvent jouer un rôle similaire. Le seul bloc capable de s’élever à ce niveau, c’est l’Europe. Mais c’est, à la vérité, purement théorique, pour ne pas dire un vœu pieux.

L’Europe que vous souhaitez puissante et rayonnante mais dont vous pointez les faiblesses…

La construction européenne est l’une des entreprises les plus importantes de l’histoire de l’humanité. Que des dizaines de nations décident librement d’unir leur destin et de mettre derrière elles leurs conflits séculaires, c’est là une avancée remarquable. De ce point de vue, l’Europe devrait représenter un modèle, et un repère. Malheureusement, cet espace traverse aujourd’hui une crise grave qui exige un sursaut. Les acquis des soixante dernières années sont menacés, et le risque est grand de voir se renforcer les tendances xénophobes et les tentations séparatistes. Pour retrouver une Europe qui ose aller de l’avant, nous devons œuvrer pour que les citoyens aient un sentiment d’appartenance réelle à l’Europe, qui transcende les autres appartenances sans toutefois les abolir. De mon point de vue, cela exige de construire l’Europe culturelle comme on a construit l’Europe économique, avec la même détermination.

Vous imaginez une Europe capable de guider le monde sur ses valeurs d’intégration, de solidarité, d’écologie et de raison économique. N’est-ce pas utopique ?

Je suis persuadé que l’Europe a une mission importante à accomplir envers le reste du monde, et j’ai le sentiment qu’elle ne la remplit pas aujourd’hui, ou alors de manière très incomplète. Nous assistons, depuis le début de cette année, à un bouleversement historique majeur en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Face à ces événements qui se déroulent dans son voisinage immédiat, l’Europe adopte parfois une attitude frileuse, sans vision à long terme et sans grande générosité. Mais souvent aussi elle adopte une attitude de principe, saine et courageuse ; malheureusement, elle s’essouffle vite, parce qu’elle ne s’est pas donnée les moyens nécessaires pour jouer pleinement son rôle sur la scène internationale. —

Amin Maalouf

Né à Beyrouth (Liban) en 1949, Amin Maalouf vit à Paris depuis 1976. Après des études d’économie et de sociologie, il devient grand reporter. Ancien directeur de l’hebdo An-Nahar International, puis rédacteur en chef de Jeune Afrique, il se consacre aujourd’hui à l’écriture. Amin Maalouf est l’auteur de Léon l’Africain, Samarcande, Le Rocher de Tanios (prix Goncourt 1993)… Il a publié Le dérèglement du monde en 2009. En juin dernier, il est élu à l’Académie française.
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Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

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  • Chacun s’accorde à penser que notre société est à bout de souffle, mais personne ne propose réellement de solutions à hauteur des problèmes identifiés. Or, nous avons une obligation de résultat si nous souhaitons voir l’humanité perdurer.

    « Une utopie réalisable » est une simple ébauche de ce qui nous semble pouvoir et devoir être entrepris après inventaire et mise en forme.

    Certaines propositions originales choqueront sans doute le lecteur. Au lieu de réagir négativement, nous souhaitons que celui-ci avance et enrichisse le débat avec ses propres idées.

    Où sommes-nous ?
    Nous évoluons sur une planète privilégiée perdue dans un univers hostile, fait de roches, de gaz de particules, et soumis à des températures extrêmes. Cet univers a-t-il été conçu ou non par un dieu « créateur » ? Personne ne peut apporter à ce sujet de réponse pertinente. Le problème religieux doit donc se cantonner au niveau de la conscience individuelle et non, collective.

    La vie a envahi la terre ; trois règnes s’y côtoient : l’animal, le végétal et le minéral.
    Mais au cours de ces deux derniers siècles, un animal : l’homme, a pris le contrôle de l’ensemble or, visiblement la situation lui échappe et il ne sait comment gérer cette planète dont il s’est arrogé la propriété.

    Nos problèmes :
    Une trop rapide augmentation de la population, multipliée par sept en deux siècles, appelait de profondes transformations sociales, mentales, économiques environnementales et d’infrastructures sans communes mesures avec les moyens disponibles et les politiques suivies durant la même période.

    En même temps que le nombre de bras augmente les besoins en main d’œuvre diminuent, du fait de la mécanisation, de la robotisation et de la course à la productivité.
    Une fraction non négligeable de la population, ne dispose pas de moyens d’existence décents, tandis qu’une infime minorité accumule des richesses de façon démesurée.
    L’homme, excelle dans les sciences et la production, mais il est totalement dépassé aux plans : politique, économique et même philosophique.

    L’environnement se dégrade, les ressources s’épuisent.

    Arrêtons là le constat, et donnons-nous comme objectif d’imaginer un type de société ou l’humanité toute entière trouve sa cohésion et gère « en bon père de famille », l’ensemble de la planète.

    Que souhaitons-t-on nous ?

    Comme nous le constaterons ci-dessous, c’est une utopie techniquement réalisable, mais mentalement impossible, car nous avons des difficultés à abandonner nos repères habituels et à nous projeter dans le moyen ou long terme.

    Quatre questions essentielles pour le devenir de l’humanité :

    - Population : combien d’hommes et avec quel niveau de vie, la planète peut-elle admettre sans mettre en cause les équilibres naturels ?
    - Moyens d’existence : comment permettre à chaque individu de se nourrir, d’être protégé soigné, éduqué tout au long de sa vie ?
    - Sécurité : comment assurer la sécurité collective et individuelle ?
    - Environnement : comment laisser à nos successeurs une planète non épuisée ou dégradée ?

    Que pouvons-nous ?
    Voici les réponses envisageables au plan « technique » :

    Gouvernance mondiale
    Confier à un gouvernement mondial, émanant d’une ONU complètement redéfinie, les grandes orientations qui s’imposent désormais à l’humanité.
    Ce gouvernement disposerait de trois atouts majeurs : d’une banque mondiale, d’une monnaie unique et d’une armée mondiale, constituée de l’ensemble des armées nationales ; soustraites à l’autorité des gouvernements nationaux. Il serait le garant des
    - droits de l’humanité (à définir)
    - droits de l’homme
    - et du « droit au travail pour tous ».

    Les notions de pays et de nations ne seraient nullement remises en cause.
    Par contre les régimes seraient obligatoirement des démocraties.
    (Prévoir une organisation mondiale sans dérive possible vers la dictature)

    Population
    Nous savons calculer la population globale admissible en fonction des ressources planétaires et du niveau de vie.
    Par exemple actuellement 1,2 milliard environ, d’habitants peuvent vivre comme un américain moyen, ou 33 milliards comme dans les pays les plus pauvres.
    Nous sommes 7,5 milliards d’hommes sur terre et ce chiffre s’accroît environ d’un milliard tous les douze ans. Une politique contraignante de limitation des naissances permettrait de réguler ce « paramètre » en posant comme donnée fondamentale qu’il est préférable d’éviter une naissance que de tuer un être humain par la sélection naturelle, la misère ou la guerre. Il pourrait même être envisagé de revenir à une population mondiale de l’ordre de 4 milliards dans deux ou trois siècles.
    Limiter les naissances : on sait faire !

    Moyens d’existence

    Je vais essayer de préciser ma pensée de façon caricaturale, car je ne suis pas un spécialiste et le domaine est trop vaste.
    Ce que chacun peut constater c’est qu’une activité permet de dégager de la richesse, mais implique salaires, investissements, frais de fonctionnement dividendes et impôts, au sens large du terme. On se rend compte que nos états modernes sont de plus en plus impliqués en matière de fonction publique, d’infrastructures et de réduction des inégalités.
    Tout le monde réclame de plus en plus de moyens. Or ces moyens proviennent soit de l’impôt soit de la dette.
    Quel que soit le cas de figure, l’écart entre objectifs souhaitables et moyens disponibles ne peut que s’accroître. Celui qui prétendrait le contraire dans le système actuel se trompe ou nous trompe.

    Il faut donc trouver autre chose : sorte de synthèse entre communisme et capitalisme.

    Le développement des techniques et plus particulièrement de la robotisation laisse de plus en plus de monde en dehors du circuit traditionnel du travail. Parallèlement une quantité énorme de taches utiles, ne sont pas accomplies, car elles apparaissent contre-productives.
    Or, dans le droit de l’humanité doit figurer un droit au travail pour tous, permettant d’accomplir ces tâches.
    La solution consiste à concevoir une société à trois vitesses et un financement adapté :

    1/ On garde le schéma actuel du capitalisme, mais on supprime l’impôt, inégalitaire, impopulaire et cher à récupérer. (Voir solution ci-dessous.)

    2/ On réorganise la fonction publique en tenant compte de son financement par la banque mondiale. (Voir solution ci-dessous)

    3/ On crée un circuit social, chargé de procurer impérativement un emploi à tous ceux qui n’ont pu s’intégrer ou se maintenir dans les deux précédents circuits économiques.
    Les tâches susceptibles d’être réalisées dans ce troisième circuit sont innombrables, en voici quelques exemples : surveillance et soins aux personnes âgées, aux enfants, aux infirmes, amélioration du cadre de vie et de l’environnement dans un quartier, une ville, un pays, entretien des forêts, reboisement, formation des adultes, lutte contre la désertification, soutien scolaire etc., etc…….
    Des critères de rentabilité doivent être pris en compte dans ce troisième secteur afin que tout salaire versé corresponde à un travail effectif, utile et de qualité. Les négligences sont sanctionnées par une mise à pied temporaire et sans salaire. Tout travail procurant un pouvoir d’achat, le secteur concurrentiel s’en trouve dynamisé. Concrètement : les salaires sont plus attractifs dans les deux premiers circuits que dans le troisième. Chacun trouve néanmoins, un emploi correspondant à ses mérites et motivations et peut passer d’un secteur à l’autre.

    Financement de la fonction publique et du secteur non concurrentiel
    Dans notre système économique actuel, le financement de ces deux secteurs est assuré par des prélèvements (de plus en plus importants, mais toujours insuffisants), effectués sur le résultat du travail des « actifs ».
    Il faut donc commencer par créer des richesses afin de pouvoir prélever et redistribuer.

    Or le nombre d’actifs tend à diminuer et les besoins augmentent sans cesse, d’où un système obsolète.

    Comment changer notre système économique ?
    Au lieu de créer des richesses pour en redistribuer, il conviendrait d’inverser le processus, en commençant par la distribution.

    Concrètement :
    Chaque état établit un projet de budget couvrant : la fonction publique, le droit au travail pour tous, les investissements, les retraites.
    Ce budget doit être cohérent avec les objectifs poursuivis à l’échelon mondial, il devra tenir compte d’une nécessaire période de transition et d’ajustement. Il sera examiné et approuvé au niveau du gouvernement mondial.
    Chaque état se verra alors attribué un « droit de tirage » sur la banque mondiale, seule habilitée à créer de la monnaie.
    Le budget sera exécuté en toute transparence par chacun des pays avec contrôle à postériori au niveau mondial.
    L’habileté des dirigeants résidera dans la préparation et l’exécution intelligente du budget.
    On pose comme objectif économique mondial, que dans le délai raisonnable d’un siècle, tous les états disposeront s’ils le souhaitent de moyens d’existence équivalents, en s’efforçant de niveler plutôt vers le haut que vers le bas. Le gouvernement mondial a la maîtrise de la monnaie unique. Celle-ci ne peut donc s’apprécier ou, se déprécier par rapport à aucune autre. Il convient seulement de conserver un équilibre entre le montant global de la monnaie émise et le volume total des biens et services proposés. Cela est rendu possible grâce à un circuit court de la monnaie. On ne thésaurise plus, puis que l’on est garanti de percevoir des revenus tout au long de son existence grâce au droit au travail et à la retraite. La discrimination par l’argent disparaît. Seul, le train de vie distingue les plus productifs et les plus créatifs. On peut envisager qu’une grille des rémunérations impose qu’aucun homme ne puisse percevoir un salaire ou revenu supérieur, par exemple, à 50 ou 100 fois le salaire minimum. La motivation reste cependant suffisante pour que le génie humain continue de s’affirmer.

    Le montant des retraites est indexé sur le salaire moyen perçu au cours de la vie active. Les handicapés perçoivent le salaire minimum s’ils ne peuvent travailler.

    Une consommation normale s’effectue tout au long de l’année, consommation à laquelle doit s’adapter et répondre le secteur concurrentiel.

    Il conviendra de prévoir un système de régulation pour « éponger » l’excèdent de monnaie qui aurait pu être émis par rapport aux biens et services disponibles et éviter la reconstitution de très grosses fortunes ainsi qu’une inflation mondiale.
    Ce n’est pas une mince affaire que de tenter de planifier et modéliser tout cela tant aux échelons nationaux qu’au niveau mondial. C’est donc un véritable défi à relever
    conjointement par les informaticiens, les économistes new-look et les industriels.
    Il semble difficile d’affirmer la possibilité ou l’impossibilité d’entamer une telle démarche au niveau mondial. Par contre la faisabilité pourrait être vérifiée en chargeant l’ONU de cette tâche puis de mettre en place dans un délai raisonnable, un tel système dans une Ile « laboratoire » réputée pauvre, telle que Haïti et la République Dominicaine sa voisine mieux développée.
    Du travail et des moyens d’existence pour tous : on peut faire !

    Sécurité
    -Sécurité collective
    Il faut absolument retirer à tous les chefs d’état le droit et la possibilité de faire la guerre. À cet effet toutes les armées sont placées sous l’autorité du gouvernement mondial. Chaque état fournit et entretient le contingent qui lui est assigné, mais celui-ci est cantonné, 50% sur le territoire national, 50% à l’étranger, afin d’échapper à toute tentative d’utilisation de l’armée nationale par les gouvernements locaux. Chaque état doit donc héberger sur son territoire en contrepartie une quantité équivalente de militaires étrangers.
    L’armée mondiale intervient à l’initiative du gouvernement mondial pour régler toute velléité de conflit.
    -Sécurité individuelle
    Police et gendarmerie disposent également des moyens militaires pour leur action de prévention ou de répression. Les prisons sont réduites n’ayant pas prouvé leur efficacité. Toutefois, la société doit se protéger efficacement contre tous ceux qui l’agressent.
    Les peines prévues par le code pénal doivent être totalement révisées. Diverses approches sont envisageables.
    Assurer la sécurité individuelle et collective : on sait faire !

    Environnement
    Actuellement, la protection de l’environnement grève les prix de production, on fait donc semblant de prendre en compte ce problème, mais en réalité, il est largement marginalisé. Les océans se vident de leur faune, les puits de pétrole s’épuisent, les nappes phréatiques se dessèchent, les forêts disparaissent, la planète se réchauffe etc.

    Le droit au travail et la monnaie unique permettent de traiter cette question au fond, et d’inverser la tendance à la dégradation. De très grands travaux peuvent être entrepris tels que reconstitution des forêts tropicales, arrêt de la désertification, reconquête progressive des déserts, recyclage systématique des matières premières, dépollution des sites, amélioration des paysages urbains, recherche d’énergies nouvelles : fusion nucléaire, batteries non polluantes pour stocker l’électricité des voitures, etc…
    Protéger l’environnement : on sait faire !

    Utopie ou non ?
    A priori, tout ceci procède du rêve et ne peut être suivi d’effet car les mentalités ne sont pas prêtes aux nécessaires adaptations.
    « Pouvoir » n’est pas « vouloir » !
    On ne sait pas :
    -Dégager un consensus
    -Prévoir et organiser à moyen et long terme
    -Changer d’échelles de valeurs
    Avant de renoncer il serait bon, sous l’autorité de l’ONU, que chacune de ces suggestions soit soumise respectivement à des groupes de philosophes, de scientifiques, d’économistes, et de politiques d’horizons différents, en leur demandant :
    -D’en faire une critique comparative et constructive par rapport à la situation actuelle
    -De vérifier leur cohérence et leur faisabilité
    En cas d’adhésion significative à ces principes, il leur appartiendrait également d’échafauder un calendrier sur une quarantaine d’années pour la préparation et la mise en œuvre toujours sous l’égide de l’ONU.
    Mais là encore nous sommes en pleine utopie, car l’ONU ne peut être mandatée que par des gouvernements et aucun gouvernement ne cautionnera, une future amputation de ses prérogatives sur les deux pôles du pouvoir que sont l’armée et la monnaie.
    Si une action doit se dessiner, pacifiquement elle ne peut démarrer que de la base, organisée en associations : locales, nationales, internationales. Il est certain qu’un foisonnement d’idées pourrait en sortir via Internet, prouvant que d’autres choix sont possibles essentiels et urgents.
    Lorsque les médias s’empareront à leur tour du sujet, les responsables politiques aiguillonnés par leur base seront enfin contraints de s’occuper des vrais problèmes de l’humanité.
    Michel Odinot

    PS :Sans interdire les religions, ce qui serait contre-productif, il conviendrait de les contraindre cependant, à se mettre en conformité avec les droits de l’humanité et les droits de l’homme .
    Une émanation de ces différents droits devrait émerger sous forme d’un « civisme » orienté vers l’homme et l’humanité, et, enseigné de façon analogue dès le plus jeune âge dans le monde entier sur le thème : « tous différents, mais tous les mêmes »

    20.02 à 11h07 - Répondre - Alerter
  • « Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’alternative au capitalisme. »

    Dans le journal de Mickey oui c’est vrai, on ne trouvera pas.
    Mais ce genre de phrase est stupide.
    Je l’ai entendue trop souvent dans l’histoire pour être peiné de telles inepties.

    - -
    Il est évident (tous les jours les nouvelles nous le confirment) que nos dirigeants sont les valets d’une classe dominante qui garde le pouvoir et ses avantages malgré les catastrophes multi-domaine.
    Le capitaine du Titanic (les dirigeants) préfère crever que de changer de cap, Il ne peut pas changer de cap, c’est contraire à son dogme. C’est un bon robot.

    Nous crèverons donc avec - c’est une évidence de plus en plus proche.

    29.12 à 19h55 - Répondre - Alerter
  • On est tous d’accord !
    on est très majoritaire pour le penser,
    on est très peu écouté car cela ne change rien,
    on est donc pas en dé-mo-cra-tie,
    on est donc en DICTATURE.

    On est donc des salauds de contestataires contre un pouvoir qui nous domine totalitairement, de fait (puisqu’il va à l’encontre de nos intérêts et de fait les riches s’enrichissent massivement malgré la crise que NOUS subissons et pas eux : les PLUS riches s’enrichissent depuis 15 ans à 9,7% PAR AN - mesuré d’après les données de la revue Chalenges).

    Cela fait des dizaines d’années que ce système est dénoncé comme tel, maintenant plus personne ne peut plus l’ignorer. C’est le SEUL changement.
    Alors chacun de nous peut le dire sans trop de problème, c’est l’évidence.

    Et puis ?

    Rien sinon qu’il perdure et s’écroule ...

    18.09 à 11h31 - Répondre - Alerter
  • J’adhère totalement à l’analyse de Amin Maalouf, et complèterai cette dernière par 3 observations ou questions :
    - depuis ces dernières années, avec les nouveaux moyens de communication, le rytme de la vie économique et sociale s’est accéléré, provoquant un écart de plus en plus important entre les prises de décisions politiques et la réalité du terrain.
    - par ailleurs, nos décideurs politiques sont élus pour une durée moyenne de 5 ans, et ne pensent qu’à être réélus, une seconde ou 3ème fois, sans vouloir prendre les décisions structurelles pour 10, 15, ou 20 ans qui s’imposent, parce qu’elles iraient à l’encontre de leurs idées politiques du moment !.Ils préfèrent faire des choix politiques et prendre des décisons à court terme qui préservent leur électorat !.
    - Dans un monde démocratique, les citoyens veulent savoir où leurs responsables veulent les mener, or aujourd’hui aucun d’entre eux ne leur fixe de cap ou d’objectifs et les moyens de les atteindre.
    - Pour ce qui concerne l’Europe, quelle sera la personne ou le groupe de personne qui répondra à ma précédente observation et qui sera capable d’en faire une véritable région politique, économique, sociale et culturelle, reconnue dans le monde ?.
    Je garde espoir qu’il existe des hommes ou femmes politiques responsables et courageux qui se manifesteront lorsqu’il s’agira de prendre des décisions pour éviter le pire, c’est à dire la désintégration de l’Europe et la disparition de l’Euro.
    Malheureusement, trop souvent, la Société n’évolue que face à diverses contraintes,(politiques, sociales, économiques, culturelles etc...), et ne prend pas suffisamment en main son avenir.

    8.09 à 10h27 - Répondre - Alerter
    • Je suis d’accord avec votre analyse, notre pays manque de projets d’avenir depuis 30 ans... l’Etat au lieu d’innover et penser la France de demain n’a fait que passer son temps à pondre des mesurettes, des rustines pour combler les différentes caisses sociales, le chomage, etc...
      Notre industrie ? quelle industrie ? c’est toujours les mêmes depuis des lustres : Bouygues, Airbus, Areva, Alsthom etc... autrement dit la France c’est le nucléaire, le BTP, le TGV, les avions, les voitures et puis après celà on a déjà retiré plus des 3/4 de nos emplois industriels.

      On n’a pas besoin d’infirmiers pour s’en sortir, il faut juste avoir le courage de remettre de grands projets d’avenir pour notre jeunesse. Certes aujourd’hui la mondialisation, les grandes entreprises, la finance dictent leurs lois à la Nation. Et la réponse démocratique de nos sociétés face à ces prédateurs hors normes reste à mon sens une faiblesse. Dans les années 50, la france d’après-guerre connaissait une situation presque identique avec des attermoiement politiques de la 4ème République, lorsque Degaulle a repris les choses en main, ce fut avec fermeté, on peut toujours critiquer les choix qui ont été pris alors mais au moins il y avait un cap, une direction. Or en libéralisant l’économie, on a ouvert une boite de pandore, les décisions politiques sont mises sous tutelles des puissants de la finance et de l’industrie mondialisée. Et aujourd’hui remettre ces diables en boite semble être vain tant le courage manque à nos élus.

      Par ailleurs, pour avoir une démocratie qui fonctionne, encore faut-il avoir des électeurs bien éduqués, cultivés et au courant des enjeux de demain. l’éducation des masses reste aujourd’hui un véritable défi dans une société du spectacle et de l’argent facile, une jeunesse bien souvent privée de tout repère et cadre avec l’irresponsabilité des adultes... Nos élus ne sont que le miroir des électeurs qui ont bien voulu les mettre là où ils sont.

      L’environnement lui n’a que faire de nos discours et il ne nous attendra pas. Le fonctionnement actuel de nos économies et de nos politiques l’emmène tout droit à sa perte, et comme vous dites si bien il nous faut attendre un fois de plus d’arriver au pied du mur pour que les choses avance. Ira t’on alors dans le bon sens ? Aura t-on une démocratie remusclée, une dictature éclairée ou une dictature tout court ? l’avenir nous le dira ...

      16.09 à 08h34 - Répondre - Alerter
      • Cortométisse,
        Je ne peux qu’abonder dans votre sens.
        Vous avez développé et précisé des idées que je partage.Nous sommes tous les deux, et sans doute pas les seuls, sur la même longueur d’onde.
        En ce qui concerne l’industrie, la France pays centralisateur a toujours crû en garder l a maitrise, pour ne pas dire quelquefois, la main-mise, sans trop se soucier du développement des TPE, PME et PMI.Il est vrai que le développement de ces petites et moyennes entreprise doit se faire essentiellement par des actions régionales et locales.
        Mais l’état français a choisi surtout de déconcentrer les structures adminitratives, plutôt que de décentraliser les centres de décisions politiques et économiques au niveau régional ou local, comme en Allemagne, et même en Espagne ou en Italie où foisonnent des initiatives individuelles.
        Nous en voyons les résultats aujourd’hui

        16.09 à 12h47 - Répondre - Alerter
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