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8-03-2007

Airbus : la carlingue était fissurée

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Il y a quelques mois, le groupe européen était un totem. Aujourd'hui, il s'est converti en exutoire.
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  • Bruno LECLERC DU SABLON, alias "jardinier" : Airbus : la carlingue était fissurée

    Je me suis permis d’installer des liens sur mon propre blog, liens qui renvoient sur votre article "Quand le ciel me tombera sur la tête" et sur d’autres pages de Terra Economica. Cet article et les autres sont si proches de l’essai que j’ai publié "La Terre en danger, le devoir de changer !" que j’ai pensé conduire mes lecteurs vers d’autres espaces, enrichissants aussi.
    Vous trouverez l’adresse de mon blog ci-dessous.
    Bien à vous

    Voir en ligne : jardinier

    21.03 à 23h12 - Répondre - Alerter
  • Il y a un an encore, Airbus était le fleuron de l’industrie du vieux continent, EADS un exemple de la géniale inventivité européenne. Aujourd’hui c’est un paria, un moins-que-rien croupissant dans les égouts des rédactions journalistiques. Ainsi vont les médias, rognant leur os méticuleusement jusqu’à passer à autre chose, encensant sur commande, étranglant sur ordre.

    Quelques mois en arrière, combien de reportages a-t-on pu voir qui vantaient l’extraordinaire organisation de cette entreprise, capable de construire « le fabuleux, l’incroyable, l’extraordinaire, le légendaire » A380 sur plusieurs sites et déployer des trésors d’imagination pour transporter d’Angleterre, d’Espagne ou d’Allemagne des ailes géantes, des moteurs monstrueux, des fuselages gigantesques jusqu’à la Ville Rose ? Que ne nous a-t-on pas montré ces hordes d’ingénieurs parvenir à faire passer ce monstre aéronautique sous tel pont ou tout faire pour ne gêner en rien les riverains de telle route empruntée par le convoi. Ce temps là est révolu. A présent, cette dispersion sur le continent des sites de production est devenue une erreur majeure. Ce qui symbolisait hier l’unité européenne nécessite aujourd’hui un plan de restructuration.

    EADS c’était l’Europe qui gagne, celle qui fait la nique aux américains. Il y a deux ou trois ans, Boeing était -c’était sûr- au bord du dépôt de bilan, de la faillite totale, et ce « grâce » à l’incroyable travail de vaillants ingénieurs européens, magnifiques fourmis toulousaines dont l’acharnement patriotique leur valaient presque médailles du travail, légions d’honneur ou croix de guerre. Aujourd’hui, c’est devenu revers de la médaille, légions de chômeurs et chemins de croix. Comme ça, en peu de temps, Airbus -c’est abracadabrantesque- a fait pssssscchiiiitttttt.

    Hier, Airbus était le symbole de l’unité européenne, vantée par tous les ministres ayant de près ou de loin un rapport avec le sujet, glorifiée à longueur de réunions continentales par tous les hommes politiques. C’était la démonstration par la preuve d’un libéralisme européen triomphant, la caution d’un référendum constitutionnel. Ce n’était plus une entreprise, c’était un totem. Seulement voilà, une simple visite de Poutine à Paris et l’on apprend que ce consortium n’est en fait qu’un vilain repaire de veules actionnaires prêts à se vendre à des banques russes anthropophages. Pire, EADS serait le terrain de jeu d’une guerre franco-allemande sans merci.

    Hier, dès que la moindre compagnie aérienne d’Ouzbekisthan envisageait l’achat d’un A320 à crédit sur 99 ans, TF1 et les pages saumon du Figaro en faisaient leur une : Gloire à toi Noël Forgeard, père bienveillant de toutes les vertus libérales. Aujourd’hui, ces mêmes experts nous donnent l’impression qu’Airbus ne vendrait plus un avion, que Boeing raflerait marché sur marché.
    Hier, l’A380 était une idée exceptionnelle que Boeing, misérable entreprise sans imagination, ne pouvait avoir eue et voilà qu’à présent, cet avion serait la plaie de l’aéronautique, accumulant les retards, agaçant les compagnies aériennes du monde entier, concept déjà révolu avant même d’être né, gouffre financier pour son concepteur.

    De mon petit hublot à moi, je m’interroge. Une entreprise telle que celle-là ne peut s’effondrer en quelques mois. Alors ? Quand nous ment-on ? Aujourd’hui ou hier ? Les deux, mon Commandant de Bord. Hier des conseillers en communication créaient une dynamique victorieuse en vantant tous les succès d’Airbus, évidemment relayés par des médias toujours avides de success stories. Aujourd’hui, il s’agit de préparer employés, sous-traitants et opinion publique aux plans sociaux qui s’annoncent, inéluctables, imparables.
    La communication d’entreprise est aussi puissante, sinon plus, que celle de la classe politique. L’univers y est sans doute plus opaque encore.

    Toulousains, toulousaines, inquiétez-vous. C’est, vous vous en doutez bien, un crève-coeur pour les nouveaux dirigeants de l’entreprise, mais le contexte international, la compétition mondiale les y obligent : vous devez accepter un plan de relance -c’est-à-dire un plan de finance-, un plan social -c’est-à-dire un plan anti-social-. Tous vos journaux vous y ont préparés depuis des mois, aujourd’hui la conclusion est proche. Ainsi va la vie : réduire les coûts c’est réduire vos paies. Relancer une industrie, c’est relancer l’ANPE.

    L’Europe qui gagne, c’est aussi l’Europe qui licencie.

    * Etienne Fillol est directeur informatique, citoyen engagé contre le libéralisme et blogueur

    7.03 à 20h21 - Répondre - Alerter
    • La situation d’Airbus n’a rien de dramatique. L’entreprise entre dans une phase de rationnalisation après une croissance tout azimut. Enfin cette situtation s’inscrit dans un contexte de mondialisation accrue où la faible compétitivité des entreprises françaises en particulier est à souligner. En cause la surtaxation du travail, le manque de souplesse,... etc...

      Pour conclure on ne peut que regretter que certains prennent le cas Airbus pour s’acharner contre le capitalisme et faire ressurgir les vieux démons collectivistes. Quand en finirons-nous avec cette idéologie marxiste du qui n’a donné que des régimes monstrueux ? Demandez à la gauche française...

      Voir en ligne : AIRBUS

      8.03 à 10h01 - Répondre - Alerter
      • Dans votre analyse sur la compétitivité de l’industrie française, n’oubliez pas s’il vous plaît la surévaluation de l’euro par rapport au dollar. (Due entre parenthèses à la faiblesse de la compétitivité américaine face à la Chine, ce qui creuse les deficits commerciaux US. Arrêtons alors de nous autoflageller en nous disant que nous vivons au-dessus de nos moyens, et qu’il n’y a que nous qui le faisons.)

        Quant à l’idéologie marxiste, c’est la seule chose avec la question de l’environnement qui permette de penser la crise du capitalisme. Pourquoi les sociétés sont-elles de plus en plus violentes, pourquoi les Etats se désengagent-ils toujours plus, et pourquoi la question environnementale si pressante a-t’elle été niée aussi longtemps, comme auparavant les grandes questions de santé publique ? Parce que l’organisation du monde sur les seuls principes capitalistes ne parvient plus à faire le bonheur des peuples, comme l’avait prédit Marx. A l’échelle mondiale, les taux de profit se restreignent dans les économies développées, ce qui oblige à des licenciements massifs, et les concentrations sont à l’oeuvre dans tous les domaines, interdisant la redistribution de la richesse par les mécanismes "naturels" (travail contre salaire).

        Il n’est bien sûr pas question de ressusciter l’URSS, mais si on peut remédier à quelques défauts de ce modèle par des moyens collectifs, pourquoi s’en priver ? Les socialistes français ont bien accepté en leur temps que les moteurs de la concurrence et de l’économie de marché était incontournables pour le dynamisme d’un pays. Ils l’ont tellement accepté qu’ils en ont d’ailleurs perdu les élections de 2002.

        Les règles d’or du capitalisme ne sont que des interprétations de la réalité, et peuvent autant tourner à l’idéologie et au totalitarisme quand on les prend pour argent comptant. Vous reconnaissez-vous par exemple en permanence dans la figure du consommateur optimisateur ? Aujourd’hui, je vais chez ma maîtresse parce qu’elle a mis une jupe plus sexy que ma femme ?

        Quant au moralisme louable mais un peu court de l’effort individuel dont ces règles sont chargées, elles découlent directement du protestantisme, comme l’a démontré Max Weber il y a longtemps. Arrêtons donc les querelles religieuses dans le domaine économique également, ça donnerait de l’air à tout le monde, et Madame Parisot serait contente. Surprise, mais contente.

        8.03 à 15h10 - Répondre - Alerter
    • Il y a une infinie hypocrisie à vouloir aller au secours d’Airbus - ce qui ne veut pas dire la même chose que d’aller au secours de ses salariés : espérons toutefois que leurs compétences soient affectées à des missions plus nobles que de contribuer à détruire la planète. Quant à l’A380, "ce monstre aéronautique", il est de toute façon condamné avant même d’être mis en circulation. Si l’on en juge par l’article "Quand le ciel nous tombera sur la tête" (Terra economica de janv-fév 2007), en 2043 (donc quand l’A380 ne devrait pas être encore à la ferraille) il n’y aura plus d’avion de ligne dans le ciel ("les compagnies aériennes ont fait faillite les unes après les autres").

      8.03 à 15h17 - Répondre - Alerter
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