Lire aussi sur le même sujet
Recherche France verte désespérément
Déchets : 3 longueurs derrière l’Allemagne
Transports : vive l’autoroute !
Eau : moins de poissons, plus de PCB
Industrie : réveil tardif sur REACH
Produire, consommer, voyager... Urgence : ralentir !
A l’issue d’un vote à
rebondissements, la loi sur
les conditions de culture
des plantes génétiquement
modifiées a été adoptée en
mai par le Parlement. Le
texte promet de garantir la
protection des filières « sans
OGM », mais renvoie la
définition de ce « sans OGM »
à un simple règlement qui
n’est toujours pas publié.
Parle-t-on d’une absence de trace d’OGM dans les récoltes,
de moins de 0,1 % d’OGM, soit le seuil de détection, ou
bien de moins de 0,9 %, seuil au-delà duquel un étiquetage
est obligatoire ? C’est un secret de Polichinelle : garantir
une absence de trace, ou même un seuil de 0,1 %, est
techniquement impossible. Au gré du vent ou des pattes des
abeilles, les pollens OGM se baladent d’un champ à un autre.
La coexistence – que le gouvernement prétend assurer – entre cultures OGM et sans OGM implique de tolérer une dose « acceptable » de « contamination » de l’une par l’autre. D’autant que la nouvelle loi fera peser la responsabilité de la dissémination sur le cultivateur d’OGM qui en sera à l’origine. Pour l’instant, la culture de la principale variété commerciale autorisée, le maïs MON 810 de la firme Monsanto, est suspendue. En 2007, il a été cultivé sur 22 000 ha en France, soit 0,75 % des surfaces de maïs français. Mais son innocuité a depuis été mise en question par la Commission européenne. Cette année, la France devrait rester vierge de cultures OGM à des fins commerciales. A un détail près, souvent ignoré : la grande majorité du bétail français mange du soja OGM importé d’Argentine et des Etats-Unis.
Pesticides : un nouveau scandale de l’amiante ? La France demeure le plus gros utilisateur de pesticides en Europe, avec près de 75 000 tonnes pulvérisées chaque année. Les risques sanitaires, en particulier pour les agriculteurs, commencent à peine à être reconnus. Pourtant des dizaines d’études dans le monde témoignent d’une élévation des risques de tumeurs au cerveau, de sarcomes, de cancers de la prostate, de maladie de Parkinson, voire d’infertilité. Impulsé par le Grenelle, un plan – en cours d’élaboration – vise à réduire de moitié en dix ans le nombre de doses d’herbicides et de pesticides. Et 53 molécules « à risques », présentes dans 1 500 produits, ont été interdites. Cependant, les pesticides s’attardent dans l’environnement. D’après l’Institut français de l’environnement, on trouve des résidus de pesticides dans 96 % des eaux de surface.
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions