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9-05-2011
Mots clés
Pêche
Europe

A la recherche du poisson perdu

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A la recherche du poisson perdu
(Crédit photo : Marc Lagneau/Flickr)
 
Chronique - Le poisson ? Il risque de déserter nos assiettes d'ici 2048. Sauf si la Commission européenne invente une politique commune permettant aux stocks de se reconstruire, selon Xavier Pastor, directeur d'Oceana en Europe.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Jusque là, tout va mal.

Les océans sont en danger. Certains scientifiques estiment qu’au rythme actuel d’exploitation, 100% des stocks exploités commercialement pourraient s’effondrer d’ici à 2048. A l’heure où la Commission rédige le texte de la future Politique commune de la pêche, il est indispensable que cette nouvelle révision permette à nos petits-enfants de pouvoir eux aussi manger du poisson et en finisse avec la politique de surexploitation des ressources. Parce que 80% des stocks halieutiques dans le monde et 88% en Europe sont sur-pêchés et que l’Europe importe près de 60% du poisson qu’elle consomme ; parce que les poissons se font de plus en plus rares et que les bateaux doivent aller de plus en plus loin pour les capturer ; parce la survie de nombreuses communautés de pêcheurs dépendent de ce que les politiciens de Bruxelles décideront d’inscrire dans le nouveau texte. A Bruxelles, où chacun fourbit ses armes et se prépare pour les dix-huit mois de négociations qui vont suivre la publication, au mois de juillet, de la proposition de texte, la Commission européenne calme l’impatience de tous en révélant au compte goutte quel sera le contenu du futur texte.

La réforme de la politique commune de la pêche, un choix de société.

Face à la gravité et l’urgence de la situation, il est évident que les enjeux de cette réforme concernent tout le monde, les pêcheurs comme les consommateurs, les décideurs politiques comme leurs électeurs et administrés. C’est le moment de faire un véritable choix de société et de décider de l’avenir.

Le problème est le suivant : l’Europe consomme annuellement environ le double de ce que nos eaux peuvent nous procurer en ressources halieutiques. Les stocks européens sont sur-pêchés, parce qu’il y a trop de bateaux de pêche, qu’ils sont trop puissants et utilisent des techniques insuffisamment sélectives. Et ce que nous ne pouvons plus trouver chez nous, nous allons le chercher dans les autres pays (Afrique de l’Ouest, Océan Indien) et l’importons.

Aujourd’hui, la question qui préoccupe le consommateur, c’est : « Où puis-je trouver le poisson que je veux ? » La question qu’il devrait se poser est : « Puis-je manger aujourd’hui du poisson sans mettre en danger le stock et l’écosystème marin tout entier ? »

La prise de conscience écologique qui caractérise ces dernières années et qui fait dire que le 21e siècle sera le siècle de la raréfaction des ressources, nous rappelle que nous vivons dans un monde fini. La réforme de la Politique commune de la pêche doit être envisagée dans ce contexte et inscrire au cœur de son dispositif le respect des limites fixées par la nature. L’être humain se caractérise par son incroyable capacité à s’adapter, alors adaptons-nous au monde qui nous entoure.

La solution : pêcher moins et mieux aujourd’hui, pour pouvoir continuer de pêcher demain

Il est encore temps d’agir. Seule une politique basée sur le long terme, cohérente parce que prenant en compte les interactions inhérentes aux écosystèmes, privilégiant des techniques de pêche sélective et basée sur les recommandations scientifiques, peut permettre aux stocks de se reconstruire. Je veux croire que les consciences des citoyens, des politiciens et des institutions européennes ont suffisamment mûries pour revêtir de vert la Politique commune de la pêche en faisant primer les enjeux environnementaux. Si nos pêcheurs veulent continuer à pouvoir pêcher, et les consommateurs continuer à manger du poisson, cette réforme doit permettre aux écosystèmes de se restaurer, aux stocks de se reconstruire, et à notre société de pouvoir continuer d’avancer.
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Directeur d’Oceana en Europe, une organisation non gouvernementale internationale, entièrement dédiée à la conservation et la restauration des océans.

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  • Nous vivons le début d’une période de transition de A vers > B.

    A - La vision du monde actuellement prédominante considère qu’il est légitime que l’humain aille puiser dans le "stock" pour se satisfaire. Le "stock" est un bien qui se trouve là, à côté de l’homme, et qui est en quelque sorte à sa disposition.

    B - La vision future devra considérer que l’homme est l’un des éléments des éco-systèmes avec lesquels il interagit directement ou indirectement. L’homme pourra y effectuer des prélèvements, avec parcimonie, dans le respect de l’écosystème dont il fait partie.

    Je pense que le concept de "stock" est un concept qui a déjà un pied dans le passé, tout comme le concept voisin de "ressource".

    Il est amusant de constater que nous devons encore avoir recours à ces mots (et aux concepts qu’ils véhiculent), pour promouvoir les concepts opposés....

    Pour pouvoir faire un choix de Société, nous devrons d’abord, je crois, adhérer à un système de Valeurs un peu différent de l’actuel. En effet, ce sont les Valeurs qui sous-tendent les organisations sociales : le choix de Valeurs doit donc précéder puis accompagner le Choix de Société. A défaut, j’ai bien peur qu’aucun choix ne soit fait !

    9.05 à 22h20 - Répondre - Alerter
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