publicité
haut
Accueil du site > Actu > Conso > A la poursuite du cocktail vert
Article Abonné
25-04-2010
Mots clés
Alimentation
France

A la poursuite du cocktail vert

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
A la poursuite du cocktail vert
 
Que faire quand l’envie d’un petit remontant vous prend ? Siroter bio, bien sûr. Et rien ne nous arrêtera dans notre tournée des spiritueux. Car si un verre durable, c’est bien, trois verres durables, c’est encore mieux…
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Une fois n’est pas coutume, ce soir, Angèle arrose les copines : les margaritas et les mojitos, c’est pour elle. Mais pas question d’abandonner ses principes, elle exige de siroter responsable. Mais où trouver la boisson adéquate ? Début de la chasse au liquide rare.

18 heures. Angèle écume d’abord les supermarchés sur deux bons kilomètres carrés à Paris. Au rayon spiritueux, pas l’ombre d’un breuvage « vert ». Ivre de rage, elle abandonne la grande distribution. Et pour cause, car il faut être un fin limier pour y dénicher un alcool fort bio. Chez Pernod Ricard, l’un des leaders du marché, on explique en être à l’état d’expérimentation. A la Fédération des marchands de spiritueux, on n’en a jamais vu. Et même Vinexpo, le salon mondial des vins et spiritueux, déclare forfait.

19 heures. Angèle attaque les enseignes dédiées au bio. Dans la première, le caissier tord le nez comme si elle venait de commander un Big Mac. « Les spiritueux sont diabolisés et la perception du bio ne sera pas du tout la même qu’avec un fruit ou un légume ! », remarque Philippe Juget de Whisky Magazine. Les magasins Biocoop sont moins pudibonds mais rares sont les boutiques du réseau à posséder la licence de distribution. Dans celle du quartier d’Angèle, pas d’excès possibles : sous le regard méprisant des graines germées et de leur rayon richement fourni, quelques bouteilles seulement se disputent une étagère. Le Pastis Janot y figure en bonne place. Cette distillerie d’Aubagne produit la boisson anisée depuis 1928. « Nous revendiquons depuis toujours des recettes naturelles et artisanales. Il a suffi de trouver des plantes bio pour obtenir la certification », raconte Serge Girardot, le patron. Mais chez Janot, le bio ne représente que 5 % du chiffre d’affaires. Explication du pédégé : « Un amateur de pastis reste fidèle à ses habitudes et donc à sa marque ». En d’autres termes, pour écouler les bouteilles, il vaudrait mieux convertir les écolos au pastis que les Marseillais au bio.

19 heures 30. Sur l’étagère se pressent aussi une vodka, un whisky, un gin et un rhum. Leur bilan carbone est excellent puisqu’ils sont tous produits à Cognac, par la distillerie familiale Brunet. Le grand-père refusait de pulvériser le moindre millilitre de pesticide sur ses terres. Depuis 2003, son petit-fils a créé la SARL Organic Spirit qui distille les céréales bio – blé et orge –, de la propriété. 500 000 litres finissent en bouteilles chaque année. « Mais on en exporte 90 % vers les Etats-Unis et le reste de l’Europe. En France, les circuits de distribution sont peu ouverts aux innovations », déplore Stéphane Brunet. La Biocoop prend soudain des allures de magasin d’Etat soviétique. Pas assez glamour pour les cocktails d’Angèle.

20 heures 30. En désespoir de cause, elle se rue sur le Web. Sur 100 marques de spiritueux vendus par La maison du whisky, près de dix sont bio ou engagées socialement. « La plus large gamme que vous pouvez trouver en France ! », se vante avec raison Alexandre Vingtier qui s’est échiné trois ans à constituer ce petit trésor durable. Il se compose, entre autres, d’un whisky écossais, le Benromach, de la téquila Blitz et d’une vodka polonaise à l’épeautre, la Snow Leopard, qui reverse 15 % de ses bénéfices à la sauvegarde du léopard des neiges. « Mais attention, les matières premières bio ne font pas tout », prévient Alexandre Vingtier. Dans sa maison, on prêche pour la rigueur de la distillation avant tout. « Un spiritueux de qualité fatigue, mais ne fait pas mal à la tête. Bio ou pas bio, c’est la même chose », précise-t-il.

23 heures. De peur de filer la migraine à ses copines, Angèle décide d’embarquer la troupe vers le tout nouveau bar bio à Paris, le Biloba. On y sert la FAIR. Vodka, un produit constitué en majeure partie d’ingrédients bio et certifiés équitables. « Nous voulions avant tout créer du sens en soutenant des petits producteurs de céréales d’un pays du Sud », explique Jean-François Daniel, cofondateur de la Fair Trade Spirits Company. Le quinoa s’y prêtait. Encore fallait-il le distiller. Après un an et demi de recherches dans une grande distillerie de Cognac, dont le nom est gardé secret, c’est chose faite. Et la première cuvée de 25 000 bouteilles a été élue « Meilleure Vodka de l’année 2009 » aux prestigieux New York Spirits Awards. Tchin ! —

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas