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idées vers l’autonomie énergétique

Par philippe crassous
13-05-2014

une douche qui se préchauffe toute seule

une douche qui se préchauffe toute seule

Avez vous réalisé que, quand vous prenez votre douche, vous jetez de l’eau chaude (et sale) et qu’en même temps vous faites rentrer de l’eau froide (et propre) ? Et qu’il suffirait de se servir de l’une pour réchauffer l’autre ? et même que, si on le fait bien, on devrait en théorie ne plus avoir à chauffer grand chose ? Ce constat me hante depuis des années et heureusement qu’une douche relaxe sinon chacune de celles que j’ai prises aurait été un supplice. Je vous épargnerai toutes les solutions testées pour limiter cette hémorragie de calories ; certaines, manquant d’intégration esthétique, ayant failli engendrer le divorce. Parce que sous une théorie très simple, les embûches sont nombreuses. Il faut que ce soit discret (impératif n°1), économique (donc simple et sans matériaux chers) et non seulement il faut pouvoir le nettoyer, mais en plus ce doit être une opération facile. Parce que, mine de rien, dans une douche y’en a qui descend. Quand on dit eaux grises, je confirme : c’est bien gris. Et chevelu en prime. Voici donc une solution qui me semble présentable, d’autant plus qu’on ne la voit pas : elle est placée, chez moi, dans le vide sanitaire. La conduite d’eau froide passe simplement, en spirale, à l’intérieur du tube d’évacuation de l’eau sale, dont le diamètre a été agrandi pour l’occasion. Des bouchons spéciaux jointent les tuyaux aux extrémités. Pour avoir un meilleur échange de calories, la conduite d’eau froide est en tube inox annelé, matériau qui a plusieurs propriétés intéressantes : D’abord, il est facile à courber ; pour faire une spirale artisanalement c’est appréciable. Ensuite, comme son nom l’indique, il est annelé : le relief crée des turbulences qui brassent l’eau dedans comme dehors et favorisent l’échange de calories. Comme son nom l’indique toujours, il est inoxydable... mais pas complètement : bannir les nettoyeurs chimiques qui peuvent l’oxyder et le rendre poreux. De toutes façons, les nettoyeurs chimiques, non seulement vous n’en voulez pas plus que moi, mais en plus ça fonctionne très mal, surtout là dedans. Et il est quand même bon conducteur : 6 fois moins conducteur que le cuivre, mais 3 fois moins épais. Une bonne économie de matière par rapport au cuivre et, en termes d’énergie grise, environ 2 à 3 fois moins. (http://www.bbl.admin.ch/kbob, énergie grise, données des écobilans)

Cet agencement, avec la spirale intérieure, a la propriété de donner des résultats corrects en position horizontale, ce qui est appréciable en rez-de-chaussée ! Parce qu’il faut dire qu’il est déjà commercialisé un système ayant la fonction de récupérer cette chaleur : le power pipe. (http://www.solenove-energie.fr/2_te...) Cet astucieux et efficace dispositif a néanmoins l’inconvénient de n’être efficace qu’en position verticale, il faut donc au moins un étage sous la douche et peu d’habitats individuels peuvent se permettre de l’adopter. Ensuite sa réalisation tout en cuivre est à la fois un surcoût et gourmande en énergie grise, ce qui est dommage même si cette énergie grise est bien compensée à l’usage... des eaux grises.

Question résultats, voici ce que j’ai mesuré : Ceci est la température de l’eau « propre », avant et après le passage dans le serpentin. Ensuite, une partie de cette eau va dans le chauffe eau, est réchauffée puis va à la douchette, l’autre va directement à la douchette pour être mélangée à l’eau chaude, ajustant la température idéale. Ainsi, que ce soit via l’eau chaude ou via l’eau froide, tous les degrés en plus acquis dans le dispositif se retrouvent à la douchette et sont autant de degrés en moins fournis par le chauffe-eau ou le cumulus. Donc en faisant le rapport entre la température de l’eau à la sortie de la douchette, la température initiale de l’eau du réseau et les degrés gagnés dans l’appareil, on a exactement le % d’économie réalisé. Je n’ai pas pu mesurer simultanément la température à la douchette, elle est aux alentours de 40° et mon corps est truffé de capteurs qui veillent à me la faire garder la plus constante possible. D’ailleurs un mitigeur thermostatique le fait très bien à ma place.

Pour en revenir à cette courbe, on constate que l’appareil met environ 2 minutes à monter en température (l’axe du bas n’est pas gradué en minutes), puis la température de sortie se stabilise à 27°, pour une entrée à 14° : rapporté aux 40° de la douchette, cela fait une économie de 50%. Au global, compte tenu de la phase de montée en température, sur une douche de 5 minutes l’économie est de 33%.

Bref, cet appareil, c’est comme les soldes : plus on consomme, plus on économise ! Plus sérieusement, quand on est plusieurs et que l’on prend les douches les uns à la suite des autres, l’efficacité est meilleure. Et ceci ce passe d’ailleurs souvent, naturellement.

Economiser un (bon) tiers de sa consommation énergétique lors d’une douche, avec un appareil aussi simple, me paraît un résultat honorable, surtout rapporté à l’investissement modeste. Avec un chauffe eau solaire, le % d’économie est bien plus cher.

Et cet appareil n’empêche pas un chauffe eau solaire, il en est même très complémentaire, puisqu’il permet de le sous-dimensionner, donc de faire des économies dessus.

Pour finir avec les résultats, il paraît logique qu’en position verticale l’efficacité soit bien meilleure, mais ce n’est pas encore testé.

Et, même en position horizontale, je dois tester d’autres agencements.

L’autre problème épineux étant le nettoyage, voici comment je l’ai résolu :

ceci est l’extrémité du dispositif coté douche. Le tube gris qui sort du plafond vient du bac à douche, les trois tubes inox annelés se regroupent dans un collecteur (oui, je sais, il fuit un peu...) qui amène l’eau préchauffée dans le tube isolé (orienté vers le bas). Le tube pvc avec un bouchon communique avec le tube d’égout et, une fois le bouchon enlevé, il est possible d’introduire un « débouche canalisation » d’un nettoyeur haute pression. Cet accessoire balaye le cœur de la spirale, et la nettoie parfaitement.

Si ce nettoyage doit passer par l’achat d’un nettoyeur haute pression, la rentabilité de l’appareil est plombée. Mais d’abord, un nettoyeur, cela peut être emprunté, ou partagé : pour un bref usage deux fois par an, pas forcément besoin de le posséder. Ensuite, le dépôt qui se fait est épais mais pas très tenace, et je pense qu’un jet d’eau branché sur le réseau, avec un embout adapté, suffirait.

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