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Le Top Ten des milliardaires verts
vendredi, 23 avril 2010 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Ils sont riches et puissants. Mais surtout, ils ne polluent pas. Ou le moins possible. Rodé aux classements de tout poil, le magazine américain « Forbes » liste cette semaine les magnats du « green ».

Piochant dans le vivier des hommes qui œuvrent pour l’environnement, le magazine économique américain Forbes a couronné – subjectivement – ceux dont les initiatives (et les investissements) ont le plus d’impact. Et non, ce ne sont pas tous des philanthropes désintéressés. « C’est la promesse de bénéfices et non l’altruisme qui dirige le monde », rappelle d’ailleurs – si l’on avait un doute – Daniel Esty, professeur à la prestigieuse université américaine de Yale et conseiller d’Obama sur les questions environnementales, dans les colonnes du magazine. Ainsi 200 milliards de dollars (150 milliards d’euros) devraient être cette année investis dans des sociétés « durables »… Voici les vainqueurs :

- Vinod Khosla – États-Unis : (fortune estimée : 1,1 milliard de dollars - 820 millions d’euros). S’il y a une porte à laquelle une start-up verte se doit de frapper, c’est bien à celle de Vinod Khosla. Au détour de son fonds d’investissement Khosla Venture, le milliardaire a financé une douzaine d’entreprises engagées aux quatre coins de la sphère green : énergie solaire, matériaux de construction durables ou agrocarburants. Calera, l’une des start-up financées par ses deniers, promet d’emprisonner dans son ciment le CO2 de l’atmosphère. Rien que ça.

- Shari Arison – Israël (3,4 milliards de dollars - 2,5 milliards d’euros). La femme « la plus riche du Moyen-Orient » a un credo très personnel. On peut à la fois engraisser ses actionnaires et faire du bien à la société, se plaît-elle à souligner. Elle promet de rendre son entreprise de construction Shikun & Binui 100% durable d’ici à quatre ans grâce à une alimentation à l’énergie solaire, l’eau désalinisée et l’utilisation de matériaux recyclés.

- Richard Branson – Grande Bretagne (4 milliards de dollars - 3 milliards d’euros). La dernière trouvaille du patron historique de Virgin : « le Carbon War Room » (« Cabinet de guerre contre le carbone » en VF), un think tank chargé de dénicher la meilleure façon de réduire les émissions industrielles. L’homme a aussi lancé le défi « Virgin Earth » et offert 25 millions de dollars (18,5 millions d’euros) à quiconque dénichera le meilleur moyen de vider l’atmosphère des gaz à effet de serre. On attend le nom du vainqueur pour mai. Suspense.

- Larry Page et Sergey Brin – États-Unis (17,5 milliards de dollars chacun - 13 milliards d’euros). Les cofondateurs de Google ne manquent pas d’idées pour reverdir les toiles. En 2009, ils ont inauguré leur « Power Meter », un outil qui, branché au compteur de la maison, permet aux internautes de traquer leurs gaspillages énergétiques. Mais l’avenir est aussi ailleurs : avec leur fondation caritative Google.org, les deux hommes ont investi 100 millions de dollars (75 millions d’euros) dans des compagnies « green ».

- Aloys Wobben – Allemagne (3,5 milliards de dollars - 2,6 milliards d’euros). Il était une fois Aloys Wobben, qui installa une éolienne dans son jardin. Depuis, le patron du géant éolien Enercon a construit 14 500 turbines pour 30 pays. Avec sa compagnie, ce patron détient 10% du marché de la production d’éoliennes dans le monde. Prochain défi : l’eau. Enercon se lance en effet hui dans les barrages hydro-électriques et les projets de désalinisation.

Quant aux cinq autres personnalités qui complètent le classement, il s’agit de T. Boone Pickens, le magnat du pétrole reconverti, John Doerr, l’investisseur vert, Jeffrey Skoll, le gourou des entrepreneurs sociaux, Sam Wyly, le lobbyiste écolo et Albert von Thurn und Taxis, le prince allemand qui installe du solaire dans ses forêts…

- Le classement de Forbes
- Photo : Richard Branson. Crédit : Nasa