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Tryo compte son CO2
jeudi, 16 avril 2009 / Louise Allavoine

Papier biodégradable et bulletin d’adhésion à Greenpeace dans la pochette, pour son dernier album, Ce que l’on sème, sorti en septembre 2008, le quatuor altermondialiste cultivait écolo. Aujourd’hui, Tryo pousse plus loin sa fibre verte en publiant, le 27 avril, le bilan carbone de sa dernière tournée. Guizmo, le chanteur du groupe, commente les résultats.

Comment ce bilan carbone a-t-il été réalisé ?

C’est Horizons, un bureau d’études et de conseil en écologie que nous a recommandé Greenpeace, qui l’a fait. Ses ingénieurs nous ont suivis tous les jours de notre tournée d’automne 2008 pour relever les compteurs électriques, compter les canettes sifflées par le public, lister le fret de matériel et même notre alimentation, etc. afin, au final, de calculer toutes les émissions de gaz à effet de serre liées aux 45 dates de concerts. Absolument toutes.

Conclusions ?

On vient, à l’instant, de nous donner les résultats, alors je les découvre comme vous. En gros, l’ensemble de la tournée a provoqué l’émission de 134 tonnes équivalent carbone [C’est autant qu’une voiture qui parcourrait 3,3 millions de kilomètres, ndlr.]. Et ce qui est très frappant, c’est que sur ce total, le transport du public compte pour 120 tonnes. C’est énorme. Les gens viennent essentiellement en voiture. Les transports publics ne sont pas suffisants et les politiques ne font rien pour les améliorer sur ce type d’événements. Alors, pour nous, une des pistes est d’inciter le public au covoiturage. On s’est mis en lien avec une boîte, Ecolutis, pour qu’elle nous monte une plate-forme dédiée sur laquelle le public pourra très bientôt s’organiser à plusieurs pour venir à nos concerts. Maintenant, reste à la faire connaître. Grâce au partenariat qu’on a pu conclure avec Virgin, son adresse sera en lien sur le site de la radio pour tous les concerts qu’elle sponsorise.

Maintenant que vous les avez calculées, allez-vous réduire ces émissions de gaz à effet de serre ?

On s’est donné pour objectif de diminuer de 5 à 10 % nos émissions de CO2 pour la prochaine tournée qui débute en mai. Peu importe qu’elle soit plus importante ou non, qu’il y ait plus ou moins de dates, etc. L’idée, c’est de réduire notre empreinte sur l’environnement. Et ce n’est pas évident. Regardez, ici, le rapport préconise de diminuer l’affichage. Eh bien, ça risque d’être compliqué étant donné que l’on n’est pas surmédiatisé. Nous sommes loin de vouloir nous vanter d’être 100 % écolo. Ce serait un gros mensonge. Mais on s’intéresse à ces questions depuis longtemps et on essaie de faire des efforts. Par exemple, pour éviter la montagne de gobelets en plastique à chaque concert, on a eu l’idée d’arriver nous-même avec des gobelets recyclables qu’une équipe de nettoyeurs récupérera à la sortie.

Une compensation de ces 134 tonnes eq. carbone est-elle prévue ?

Pour la tournée de l’automne, on a rien décidé. C’est encore tout frais, il faut voir si c’est réalisable économiquement. Mais dans l’absolu, on est pour. D’ailleurs, on a fait de la compensation pour d’autres concerts. Bien sûr, il ne faut pas que ce soit une façon de se dédouaner. Je veux bien utiliser une partie des bénéfices pour planter des arbres, mais à côté, faut se bouger.

Le meilleur moyen de diminuer sa facture en carbone est encore de ne plus prendre l’avion. Vous seriez prêts à aller jusque là ?

Non. On ne peut pas. Regardez, là, je suis invité pour un concert en Afrique. Eh bien, je ne vais pas y aller en bateau. J’ai pas le temps. Je voyage pas mal, mais je ne suis pas non plus en grand preneur d’avions. Seulement parfois, on n’a pas le choix.

- Allez plus loin : Liens vers le site de Tryo et la page où sera mis en ligne la plate-forme de covoiturage

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