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Climat, FN : nous avons évité le pire (pour cette fois)
mardi, 15 décembre 2015 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

L’issue de la COP21 et les résultats du deuxième tour des élections régionales marquent un soulagement. Mais l’essentiel commence maintenant. Dessinons un futur désirable pour le plus grand nombre.

L’accord de Paris, contre tous les conformismes et l’aveuglement court-termiste, a été adopté. Le Front national, contre les pronostics au soir du premier tour des élections régionales, a échoué dans sa tentative de conquête du pouvoir. Dans un cas, le plus grand espoir. Dans l’autre, la plus grande peur. Ce dimanche soir, 13 décembre 2015, un mois tout juste après les attentats barbares de Paris et de Saint-Denis, la France a redressé la tête.

Elle l’a fait avec son port le plus élégant quand il s’est agi de négocier avec le monde un avenir pour les générations futures. Elle l’a fait, prise de panique, en se mobilisant dans le désordre pour dresser une muraille face aux intolérances.

Mais ces deux plaies – l’économie qui assèche tout, y compris le climat, et les replis sur soi, ce « vichysme rampant », selon l’expression d’Edgar Morin – ne peuvent éternellement se combattre dans l’urgence. Il faut, pour y résister dans l’espoir d’une victoire, construire pas à pas. Retricoter les liens sociaux, que d’irresponsables responsables s’acharnent à défaire. Pour cela, il faut un projet de société. Qui donne à chacun l’envie et le sentiment d’appartenance à un destin commun. L’envie du vivre ensemble et du partage indissociable.

La France sommée d’agir à la mi-novembre a certes su éviter le pire. Elle a – certains de ses dirigeants, certains de ses citoyens – senti sur sa nuque passer le vent du boulet. Le monde, lui, six ans – déjà – après le fiasco de Copenhague, a osé imaginer un avenir plus clément pour celles et ceux qui nous succéderont. Saurons-nous saisir l’opportunité qui nous est offerte d’édifier les bases d’une société nouvelle ? Peut-être. A la condition toutefois que le futur climatique et démocratique que nous dessinons soit un futur désirable pour le plus grand nombre. Et pas un écheveau de promesses dont on ne distingue ni l’esprit, ni la cohérence.

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