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Au Centquatre, les ONG tiennent leur position
mardi, 8 décembre 2015 / Amélie Mougey

Du 7 au 11 décembre, la société civile engagée pour le climat s’installe au Centquatre. Dans cet espace culturel du nord de Paris, les militants préparent le bouquet final de la mobilisation.

A la sortie du métro Riquet, dans le XIXe arrondissement de Paris, un tract vous tombe dans les mains pour vous parler de la COP21. Il n’invite pas au Bourget – où se déroulent les négociations – ni au Grand Palais – où les entreprises mènent leur opération séduction – mais à l’espace culturel Le Centquatre, devenu une éprouvette à mobilisations. Le temps de la dernière semaine des négociations, la Coalition climat 21, qui rassemble 130 organisations de la société civile, y a délocalisé son QG et l’a ouvert au grand public. « Les débats, les conférences, c’était avant, lors des villages des alternatives, du sommet citoyen, explique Juliette Rousseau, présidente de la Coalition climat 21. Ici, on est dans le concret, dans le temps des ateliers, de la préparation des mobilisations. » Au menu de chaque journée, des « ateliers affiches-actions », « du yoga pour activistes », des spectacles, des expositions… Chaque soir, tous se retrouvent lors d’une assemblée générale thématique.

De retour du Bourget, Geneviève Azam, porte-parole d’Attac prend place sur l’estrade et décrypte ce qui se trame en zone bleue, l’espace à l’accès le plus restreint du sommet onusien . « La grande question, c’est celle de la contrainte. Si chaque Etat reste souverain, comme le permet le système des contributions volontaires (INDC), nous n’aurons pas de grandes avancées », explique-t-elle. Assises en tailleur ou allongées à même le sol, plusieurs centaines de personnes écoutent attentivement. « Ce qu’on fait ici n’a pas vocation à faire bouger le texte, commente plus tard l’oratrice. Mais nous avons besoin de comprendre les enjeux pour continuer à nous mobiliser. Le pire qui puisse nous arriver, c’est qu’un débat comme celui-ci soit capturé par les experts. »

Vient ensuite l’avalanche de questions. « Que risque un pays qui ne rend pas son INDC ? » « Les ONG ont-elle leur mot à dire au sein à l’intérieur de la zone bleue ? » On se passe la parole en français et en anglais. « L’idée de cet espace, c’est de faire se croiser un public très militant, les internationaux venus pour la COP, les curieux et les habitués du Centquatre », explique Juliette Rousseau, qui, pour cette première soirée, a compté « à vue de nez 2 000 personnes. » Au micro, la jeune femme se révèle une chauffeuse de salle hors pair. « La résolution de la crise climatique, c’est nous qui allons la pousser, c’est nous qui allons l’imposer. » Pour la journée du 12 décembre, elle promet aux plus motivés « un marathon ».


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