« Est ce que vous voulez aller dans la rue ? » « Ouiiiiii ! » « Est-ce que vous voulez aller dans un stade ? » « Nooooooon ! » Du haut du son estrade, au cœur de l’espace culturel parisien du Centquatre transformé pour une semaine en quartier général des ONG, Juliette Rousseau, la présidente de la Coalition climat 21 harangue la foule. Les réponses du public, très international et très militant, font naître chez elle un sourire gêné. Les manifestations dans l’espace public étant interdites depuis le 16 novembre, les ONG ont dû revoir à la baisse leurs ambitions. Notamment pour la journée du 12 décembre, lendemain de la clôture de la COP21, prévue pour être l’apogée des mobilisations.

Cette semaine, après plusieurs rendez-vous avec le ministre de l’Intérieur, un rassemblement dans un stade du sud de Paris, probablement à Charlety, leur a finalement été proposé. « Nous avons accepté car nous voulions donner une option à ceux qui veulent manifester dans la légalité », commente la militante. Cette solution de rabattement est loin d’être la panacée. « En termes de capacité, 15 000 places, c’est adapté, mais la difficulté, c’est de faire venir autant de monde que sur la place de la République », reconnaît Juliette Rousseau. Rodée à l’improvisation depuis près d’un mois, la coalition « recherche des têtes d’affiche ». Pour ceux qui ne se contenteront pas de cette expression encadrée, un « menu » d’actions, allant de l’opération géolocalisation au rassemblement non autorisé, est proposé.

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