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Que faites-vous à la COP21, Adrien Brunetti ?
dimanche, 6 décembre 2015 / Amélie Mougey

Membre du collectif « Jedi for Climate », ce militant protestait ce vendredi contre l’espace « Solutions COP21 » au Grand Palais, à Paris.

« Ce vendredi, j’étais au Grand Palais où s’est ouvert l’espace “Solutions COP21” pour participer à une mobilisation non violente. Avec d’autres associations, nous voulions dénoncer le greenwashing des entreprises – Engie et autres – présentes pour promouvoir ce que nous estimons être des fausses solutions pour le climat. Nous voulions simplement faire une visite explicative des stands, souligner les contradictions. Mon rôle lors de cette action était celui de peacekeeper (littéralement gardien de la paix, ndlr). Cela consiste à dialoguer avec les policiers, établir une rapport humain et les éclairer sur nos motivations, le tout afin d’éviter que la tension monte. Ça n’a pas vraiment fonctionné : en face de nous, ils étaient trop nombreux et très stressés. Nous n’avons pas pu empêcher la violence de monter. Mais au final, le Grand Palais a fermé ses portes, c’est un forme de succès…

Je participais à cette action en tant que membre du collectif “Jedi for Climate”. Comme dans Star Wars, les Jedi sont là quand on leur confie une mission. Nous sommes une plateforme d’activistes née avec la Coalition climat 21 qui réagissons à l’appel d’autres associations. Nous avons repris l’imaginaire de Star Wars d’abord parce qu’il est très populaire ; ensuite, parce que ses valeurs – l’éthique, la résistance et la droiture – sont pour nous celles de la lutte contre le dérèglement climatique.

Le mouvement est non violent, joyeux, convivial. On part du principe qu’agir rend heureux. Notre mode opératoire consiste à ridiculiser les positions aberrantes. Quand Xavier Beulin (président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) intervient à Science Po sur le thème du rôle de l’agriculture dans la lutte contre le changement climatique, nous sommes présents, nous sortons nos “pipo’lazer” et nous jouons de la flûte. Lors de la journée de la qualité de l’air, nous avons interverti les voies de circulation sur la chaussée devant le ministère de l’Ecologie : à l’aide de bombes de peinture à la craie, nous avons modifié le rapport de force en faveur du vélo.

Avant la COP21, nous menions ou participions à environ trois actions par semaine. Nous nous retrouvons tous les jeudis pour décider par consensus quelles seront les prochaines actions et la forme qu’elles auront. On est plusieurs dizaines et beaucoup nous rejoignent. En un sens, nous sommes aussi un incubateur de militants. »

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