Cette année, le quotidien britannique a remballé ses 800 millions de livres placées dans les énergies sales.

Il s’agit de « la plus grande histoire au monde » mais elle n’a fait « que très rarement la une du Guardian ». Du moins jusqu’en mars. A la veille de son départ, Alan Rusbridger, l’ex-rédacteur en chef du quotidien britannique, exprimait un regret : ne pas avoir traité « l’immense, imposante, écrasante question » du changement climatique comme elle le méritait. Il n’est jamais trop tard. Après ce mea-culpa, le groupe Guardian média – qui possède plusieurs médias – a balayé devant sa porte, reprenant ses 800 millions de livres (1,1 milliard d’euros) placés dans les énergies sales. De son côté, la rédaction a constitué une équipe dédiée et opté pour un traitement engagé. En s’alliant avec l’ONG 350.org, elle a lancé la campagne « Keep it in the ground » (« Laissez-les sous terre »), poussant un maximum d’acteurs au désinvestissement. Articles à charge, enquêtes fouillées et pétition recueillant 226 000 signatures : le journal a maintenu la pression sur les plus grosses des fondations, Bill et Melinda Gates et Wellcome Trust. Devant leur résistance, au début du mois d’octobre, l’équipe s’est fixée un nouvel horizon : l’investissement dans les énergies propres. —