Une pièce de Pierre Daubigny sur un projet de Bruno Latour. Mise en scène Frédérique Aït-Touati et Chloé Latour. Du 1er au 4 décembre au Théâtre Dijon Bourgogne, salle du Parvis Saint Jean.

Comment se figurer l’émergence de Gaïa, nouvel acteur politique qui perturbe la bonne marche de notre monde fondé sur une séparation entre la nature et les humains ? Avec l’entrée dans l’anthropocène, ère géologique où l’homme est devenu le principal agent de modification de l’écosystème terre, ces frontières se brouillent et nous devons composer avec une planète qui réagit à nos actions, qui nous limite et nous pose de nouveaux problèmes éthiques et politiques. La figure de Gaïa, la déesse mère, se substitue à celle de la nature telle qu’on la connaissait jusqu’ici, comme espace à connaître et à dominer. Pourquoi la représenter au théâtre ? Parce que nous n’avons pas les outils sensibles pour nous figurer ce profond bouleversement. A travers des saynètes climatiques – un débat interrompu par un climatosceptique, des cosmonautes désorientés… –, cette pièce nous met face à Gaïa pour nous faire ressentir les conflits, scientifiques, économiques et symboliques, posés par notre manière d’habiter la terre, et nous inviter à reprendre prise sur eux. —