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Dignes, inspirants, apaisants : des mots à lire après le 13 novembre
lundi, 16 novembre 2015

Des mots de poètes, de grands témoins, de penseurs, de simples citoyens. Parmi le flot de paroles prononcées et écrites depuis les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis, « Terra eco » a lu et sélectionné quelques textes.

Etre ébranlé(e). Ne plus savoir dans quel sens penser. Se laisser traverser par des sentiments contraires : colère, puis regain de vie et envie de paix. Face à ce désordre intérieur restent les mots pour nous guider.

Pour garder la tête froide


- Un extrait des Identités Meurtrières (Grasset, 1998), de l’écrivain de Amin Maalouf, sur la page Facebook de son neveu, le musicien Ibrahim Maalouf

Face à la peur


- L’édito d’Edwy Plenel, de Mediapart, « La peur est notre ennemie »

« C’est cette société ouverte que les terroristes veulent fermer. Leur but de guerre est qu’elle se ferme, se replie, se divise, se recroqueville, s’abaisse et s’égare, se perde en somme. C’est notre vivre ensemble qu’ils veulent transformer en guerre intestine, contre nous-mêmes. »

Face aux élans va-t-en-guerre


- Le texte du chercheur en sciences politiques Julien Salingue, « Vos guerres, nos morts »

« Ils disent et ils répètent que la France est en guerre. Mais quand ils disent ça, c’est pour dire “nous sommes en guerre”. Un “nous” dans lequel il voudrait nous impliquer. »

« Il est plus que jamais temps de “résister à l’irrésistible” »



- L’éditorial du magazine Orient XXI, « Raison garder »


- Une réflexion en quelques coups de crayons sur la chance, la guerre, les circonstances par le dessinateur de BD Malec



- Le billet « Pendant des décennies », publié sur le site n.survol.fr

« Aurons-nous le courage de refuser la fausse solution facile et de réfléchir au long terme, tout en sachant que ça ne flattera pas nos instincts ? »

Où l’on retrouve aussi les mots puissants de Jens Stoltenberg, Premier ministre norvégien au lendemain de l’attentat qui, en 2011, a frappé son pays.


- Les tweets de l’avocat Maitre Eolas



- L’intervention de Dominique de Villepin, au « Grand Jury » RTL, Le Figaro, LCI




- L’interview du chercheur Jean-Pierre Filiu, ce samedi sur France Inter




- « Nous devons rester fermes après les attaques de Paris », l’édito du quotidien britannique The Guardian

« Et même si EI (l’Etat islamique) voulait réellement que cette nuit de massacre soit une déclaration de guerre, cela ne signifie pas que la France – ou le reste du monde – doive lui retourner le compliment. Parce que cela serait en effet un compliment. Déclarer la guerre à EI reviendrait à le flatter, lui accorder la dignité qu’il recherche avidement. Ce serait lui accorder le statut d’Etat, qu’EI revendique mais ne mérite pas. »

Face aux tentations sécuritaires :


- Toujours l’édito du Guardian

« La surveillance de masse, celle de chacun d’entre nous, n’est ni nécessaire ni efficace. Quand les agences de renseignement recherchent une aiguille dans une botte de foin, rajouter du foin n’est pas la solution. »

Pour commémorer


- La rediffusion des concerts mythiques du Bataclan, par France Culture

- La très noble réaction d’une parisienne

Pour se sentir soutenus


- L’extrait de l’émission américaine « Last Week Tonight », de John Oliver, qui fait rire avec des clichés sur la France




- La réaction (dans un français approximatif- !) de Michael Moore sur sa page Facebook : « Again. Again. Paris, nos cœurs sont avec vous. Vous êtes notre plus vieil ami. Paix va vaincre l’haine. Nous souffrons avec les décisions prises par les hommes qui commencent bêtement guerres et laissent derrière eux leur misère et de désordre. »

Pour prendre de la hauteur


- Le poème Paris, de Louis Aragon

Paris
Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits

Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris

Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai

Rien ne m’a fait jamais battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré



- Une sélection de textes « pour contribuer à la réflexion » réalisée par des chercheurs lyonnais


- L’émission spéciale des « Nouveaux chemins de la connaissance », sur France Culture, intitulée « Malaise dans la sidération »

Pour continuer


- Le groupe de rock Feu ! Chatterton, qui a expliqué sur sa page Facebook ce samedi pourquoi ils allaient jouer le soir même

« Nous sommes les idolâtres, les saltimbanques qui aimons les plaisirs de la chair et des sens, l’étourdissement de l’ivresse et des baisers, la beauté des rencontres honnêtes et fortuites et la puissance mystérieuse et magique de la petite musique sur le cœur des hommes. Nous sommes les idolâtres, les saltimbanques et nous n’avons pas peur. »

Et vous ? Quels mots vous ont touchés, réconfortés, apaisés ? Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous.

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