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L’hôtellerie sort les crocs
mercredi, 28 octobre 2015 / Marie Mercadal

Le pionnier Airbnb, qui prévoit 900 millions de dollars en 2015, se plie petit à petit aux règles ancestrales du secteur.

Dans l’hôtellerie, la compétition entre les acteurs traditionnels et ceux du collaboratif ne ressemble plus du tout au combat de David contre Goliath. Airbnb, la start-up de location d’appartements entre particuliers, fondée en 2008, prévoit 900 millions de dollars (790 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2015. Elle a bien pris place dans la cour des grands en récupérant des parts de marché de la vieille économie. « Mais aujourd’hui, ce concurrent sérieux se fait attaquer sur le terrain législatif. C’est l’une des phases du déni des entreprises traditionnelles », explique Nicolas Colin, expert du numérique (Lire ici). Après un bras de fer avec les hôteliers digne du conflit taxis-Uber, Airbnb a finalement décidé de se plier aux règles ancestrales du secteur. Depuis le 1er octobre, le site collecte la taxe de séjour obligatoire dans les villes françaises, soit 0,83 euro par nuit et par personne, par exemple à Paris. La direction se dit même « fière de lancer ce processus fiscal simple et efficace dans [sa] première destination mondiale ».

Prix cassés et commissions inférieures

Pour autant, les hôteliers n’ont pas fini de sortir les crocs. Le groupe AccorHotels propose depuis le mois de juillet un nouveau service au plus près des utilisateurs : une plateforme de réservation en ligne qui répertorie les établissements de toutes ses marques et veut s’ouvrir aux indépendants. Elle utilise « l’esprit collaboratif » puisque l’établissement doit avoir une bonne note sur Tripadvisor pour être accepté. Les prix sont cassés grâce à des commissions inférieures à celles proposées par les mastodontes de l’hôtellerie en ligne. Une belle tentative de modernisation.