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Concurrence exacerbée dans les transports
mercredi, 28 octobre 2015 / Camille Chandès

Les plateformes de location de véhicules entre particuliers ou de covoiturage s’enracinent. En réponse, la SNCF tente de s’adapter en matière de prix.

S’il y a bien un domaine dans lequel l’économie collaborative est en train de s’enraciner, ce sont les transports. Depuis 2000, le secteur a en effet connu une mue profonde visant à privilégier l’usage à la possession. De fait, plusieurs modèles créant de nouveaux usages de la voiture – autopartage, covoiturage, location de véhicules entre particuliers – ont émergé. Leur succès est réel : on estime qu’un peu plus d’un tiers des Français utilise au moins une forme de mobilité partagée. « Ces nouveaux dispositifs ont démarré sur des bases coopératives. Dans l’autopartage, ce sont des particuliers qui ont créé des associations de façon militante afin de partager une voiture. Le covoiturage, lui, a été vanté dès la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis pour économiser de l’énergie dans l’effort de guerre. Aujourd’hui, ceux qui ont réussi sont devenus des entreprises commerciales », expose Bruno Faivre d’Arcier, professeur en aménagement de l’espace et urbanisme au Laboratoire d’économie des transports de l’université de Lyon. Même si leur activité reste encore émergente, certains ont réussi à devenir suffisamment gros et à se faire une place au soleil. Blablacar, créé en 2004, compte désormais 350 salariés et revendique 90 % du marché français du très populaire covoiturage.

Marché plein de promesses

Côté location de véhicules entre particuliers, Drivy, qui a racheté plusieurs de ses concurrents (Buzzcar et l’allemand Autonetzer) et levé 16 millions d’euros depuis sa création en 2010, est devenu le leader européen du secteur. Ceci n’a pas échappé aux acteurs traditionnels. En réponse, la SNCF a tenté de s’adapter en matière de prix : elle a lancé il y a peu une offre low cost de bus (Ouibus) et de TGV (Ouigo). Dans le covoiturage courte distance – un marché encore petit mais plein de promesses – les structures du secteur ont choisi de s’adosser aux jeunes pousses pour ne pas louper le coche. La RATP s’est associée à Sharette, PSA a investi dans Wedrive (même si la start-up a mis la clé sous la porte depuis) et le groupe Mobivia dans Wayz-Up. Une dizaine d’acteurs (start-up et entreprises traditionnelles) se sont par ailleurs réunis au sein de la Fédération nationale du covoiturage afin de porter leurs revendications mais aussi d’engager le dialogue entre eux.