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Frelon + frelon = moins de frelons
mardi, 20 octobre 2015 / Cécile Cazenave

Et si le frelon asiatique arrêtait tout seul sa folle course à la colonisation de l’Hexagone ? C’est ce que suggère une découverte de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte de l’université de Tours : Vespa velutina souffre en effet de consanguinité, ce qui engendre de graves dérives pour les colonies. Les chercheurs ont montré que, à l’époque où les reines devraient produire des ouvrières, entre le printemps et le mois d’août, 68% des colonies analysées abritent également des mâles, qui, eux, ne sont censés être pondus que dans un second temps, à la fin de l’été.

Il faut dire que le frelon asiatique est arrivé en France en 2004, grâce à l’introduction fortuite et clandestine d’une ou d’un très petit nombre de reines dans un lot de poteries chinoises. Ce très faible nombre d’individus serait à l’origine de la perte de la diversité génétique chez cette espèce. Pour l’instant, le frelon se porte bien en France et engendre des nuisances à la fois chez les apiculteurs et chez les particuliers : le frelon se nourrit en effet en partie d’abeilles et ne boude pas les milieux urbains et périurbains pour y installer son nid. Mais l’arrivée de mâles précoces dans les nids de Vespa velutina ne favorise pas le groupe : ceux-ci ne participent pas aux activités que prennent en charge les ouvrières. Leur présence pourrait donc ralentir les colonies, freiner leur développement et donc la progression de l’insecte vers de nouveaux horizons.