Etre pilote et voler aux couleurs de Ryanair exige quelques concessions. D’abord, il faut être prêt à créer sa propre entreprise, domiciliée en Irlande. Puis à débourser 450 livres sterling (607 euros) pour payer la formation spécifique à la compagnie, dispensée à Londres. Enfin, il s’agit de tirer un trait sur ses espoirs de revenus fixes et d’assurance santé, tout en tolérant de se voir imposer un mois de congés… non payés ! C’est ce qu’apprend l’histoire de Erik Fengler, pilote de 25 ans, relatée par l’Observatoire des multinationales. De septembre 2011 à mai 2013, le jeune homme, fraichement diplômé en Allemagne, a travaillé en tant que prestataire, via une société d’intérim de pilotes, pour Ryanair. Indépendant sur le papier, l’intérimaire avait dans les faits la compagnie low-cost pour unique employeur.

Pour dénoncer ces pratiques d’optimisation fiscale et sociale et se faire reconnaître comme salarié de fait de la compagnie, Erik Fengler a porté plainte devant le tribunal du travail de son pays d’origine, l’Allemagne. Dans ce procès, qui se tiendra le 4 novembre prochain, le jeune homme est soutenu par le syndicat allemand des pilotes Cockpit, qui dénonce un modèle qui « n’est pas supportable socialement ». Sur le plan strictement économique, le système est lucratif : en 2014, Ryanair a engrangé 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.


 A lire sur l’Observatoire des multinationales

A lire aussi sur Terraeco.net :
 Combien coûterait votre billet d’avion sans subventions ?