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« Cheaponomics », tome de vache à lait
jeudi, 28 mai 2015 / Simon Barthélémy

De Michael Carolan, De Boeck, 248 pages, 28 euros.

C’est une des charges les plus explosives livrées contre le low cost. Directeur de la chaire de sociologie de l’Université du Colorado (Etats-Unis), Michael Carolan démonte l’illusion des produits bon marché. Si nous croyons faire des économies à la caisse des magasins, les coûts réels sont toujours socialisés. C’est-à-dire pris en charge par nos impôts : subventions à l’agriculture industrielle, allègements de charges sur les salaires dans la grande distribution, élimination des déchets, sacs plastique ou portables « obsolètes »… Dans l’automobile, ces « externalités négatives » – construction des infrastructures, dépenses de santé liées à la pollution et aux accidents, etc. – sont ainsi estimées entre 3 000 et 5 000 milliards de dollars (entre 2 700 et 4 400 milliards d’euros) aux Etats-Unis, soit le tiers du PIB ! Maniant chiffres et humour avec aisance, le sociologue souligne entre autres que l’économie bon marché, « devenue un substitut à l’égalité salariale », rend « tolérables de larges inégalités de revenus ». Riche d’anecdotes savoureuses – ce sable extrait aux Etats-Unis et expédié dans le désert d’Arabie saoudite pour l’extraction du gaz de schiste, par exemple –, ce manuel avance aussi des propositions concrètes, en particulier pour la réduction du temps de travail ou la lutte antitrust. —


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