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Huit jours de cinéma d’environnement : les choix de « Terra eco »
lundi, 2 février 2015 / Cécile Cazenave

Plus de cent documentaires sont au programme du Festival international du film d’environnement qui s’ouvre ce mardi 3 février à Paris. Voici notre sélection.

Du 3 au 10 février se déroule à Paris et en Ile-de-France la 32e édition du Festival international du film d’environnement. Plus de cent films et vingt webdocumentaires – dont DIY Manifesto, dont Terra eco est partenaire – sont présentés gratuitement au public, dans une quinzaines de salles. Le festival sert de lancement et parfois de tremplin à des films venus du monde entier et consacrés au développement durable sous toutes ses formes : environnementale, économique et sociale. Avec, pour cette édition, un zoom sur les Etats-Unis. Terra eco vous livre ses coups de cœur.

1/ The Great Flood, de Bill Morrison

Un avion survole le Mississippi qui vient de sortir de son lit. Les terres ont disparu sous l’eau, les routes, les digues, les rues se confondent avec la boue. Les premières notes de musique transforment cette vision catastrophe en un tableau mouvant d’une grande poésie. Le plan-séquence d’ouverture de The Great Flood est à l’image du film, un document d’archive exceptionnel sur la crue de 1927, la plus importante de l’histoire des Etats-Unis, qui inonda 65 000 kilomètres carrés et déplaça 1 million de personnes, transformé en une rêverie sur les liens entre l’homme et la nature et la trivialité de notre condition. Issu d’une collaboration entre le réalisateur Bill Morrison et le compositeur Bill Frisell, le film est monté à partir d’images muettes en noir et blanc de l’un des moments-clés de l’histoire américaine.



2/ Seuls, ensemble, de David Kremer

La Grande Hermine fend les glaces de la mer de Barents. Dans la lueur de l’été polaire, impossible de savoir si c’est la nuit ou le jour. « Debout, les gars, il est 11h30. » Du soir ? Du matin ? Les marins-pêcheurs sortent encore endormis de leur cabine, allument leur première clope et partent au travail, sur le pont ou dans les cales. David Kremer signe un beau film, économe de paroles, comme les hommes qu’il suit dans cette campagne de pêche de hauts-fonds. Les bruits des machines et des treuils, le tumulte des mouettes et le ronronnement des néons suffisent à dire la rudesse de leur métier, sa répétition jour après jour. Pendant soixante-quinze fortes et parfois oppressantes minutes, les pêcheurs taiseux et fiers s’abîment en mer pour quelques dizaines de tonnes de poissons qui remontent dans les chaluts.



3/ The Dark Side of the Chew, de Andrew Nisker

Impossible de continuer à mastiquer comme si de rien n’était. Le réalisateur canadien Andrew Nisker a mâché une bonne partie de sa vie avant de se demander ce qui se cachait derrière son chewing-gum. Mise en scène drôlatique, images de synthèse improbables et enquête incongrue : voici les ingrédients de The Dark Side of the Chew. On y apprendra que les milliards de tablettes de chewing-gums que l’humanité se cale sous la dent avant de les recracher ne sont pas sans effet sur les gens, les finances publiques et la planète. En partant d’une investigation classique sur un objet du quotidien, Andrew Nisker nous fait passer, avec humour, l’envie de ruminer.



4/ Les Optimistes, de Gunhild Westhagen Magnor

On aimerait bien ressembler à Goro. A 98 ans, cette vénérable habitante de Hamar, en Norvège, fait partie de l’équipe de volley-ball féminine locale, les « Optimistes ». Sa particularité : les joueuses sont au moins septuagénaires et n’ont pas l’intention de mettre la pédale douce. Les mamies norvégiennes n’ont pas affronté d’adversaires en compétition depuis trente ans. Qu’à cela ne tienne, une équipe de papis suédois accepte le challenge. De préparatifs en entraînements, de petits gâteaux en ateliers de couture, les Optimistes seront-elles prêtes ? Les personnages sont merveilleux, le suspense haletant et l’émotion au rendez-vous pour ce film sur la vieillesse et la solidarité qui sort des sentiers battus.



5/ Cowspiracy, de Kip Andersen

Le Californien Kip Andersen pensait sauver la planète en triant ses déchets comme un forcené, en pédalant comme un dératé et en battant des records de douche la plus courte du monde. Et puis, un jour, un rapport des Nations unies l’a assommé. Tout cela ne servait à rien, ou presque. Puisque le principal moteur des maux de la planète – émissions de gaz à effet de serre et dégradations des écosystèmes du globe – était au cœur d’un banal hamburger. Le steak, et plus généralement, l’élevage, le voilà, le grand pollueur et prédateur des terres et de l’eau. Mais pourquoi aucune des grandes ONG qui font la pluie et le beau temps en matière de militantisme vert n’en parle ? Embarquez dans l’enquête qui fait mal aux défenseurs de l’environnement.



Le programme complet du festival est à retrouver ici

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