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Le rendez-vous pâté du ragondin
jeudi, 27 novembre 2014 / Miss Bouffe

Entente, fraternité, union, concorde ! Tel aurait dû être le destin du ragondin. Les agriculteurs de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) auraient-ils eu l’audace de le cuisiner et d’en offrir une assiette aux passants dans une ambiance de franche camaraderie lors de leur manifestation nantaise de novembre, les locavores auraient applaudi ! D’ailleurs, les chasseurs, qu’on ne pourra soupçonner de folles accointances avec les écolos, le savent bien. Sa viande rouge, maigre et tendre surpasse en goût celle du lièvre. Les restaurateurs normands, poitevins ou camarguais osent, depuis longtemps, s’acoquiner avec les piégeurs pour le cuisiner en terrine. Le ragondin n’a rien d’un rat d’égout. Il est herbivore et aime les mares propres. Il remplacerait avantageusement l’usage du lapin de batterie, nourri au soja OGM et shooté aux antibios. Il aurait pu devenir le symbole des retrouvailles entre villes et champs. Mais voilà, une bande de barbares a choisi de le torturer publiquement. Réhabilitons-le ! Et précisons que nous ne le comparons à personne et ne souhaitons pas à la ministre de l’Ecologie de finir en pâté ! —

Rillettes ou ragoût, ne lésinons pas sur le bouquet garni, histoire de fleurir sa mémoire.