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Petite histoire du déclin du covoiturage américain
jeudi, 30 octobre 2014 / Amélie Mougey

Partager sa voiture, c’était branché aux Etats-Unis dans les années 1970. Pourquoi cette mode est-elle passée ? Eléments de réponse.

Blablacar n’a rien inventé. Dans les années 1970, un salarié américain sur cinq covoiturait pour aller travailler. Puis, alors que la pratique s’apprêtait à prendre son essor en Europe, elle a décliné outre-Atlantique. A tel point qu’aujourd’hui moins d’un salarié américain sur dix partage ses trajets. La cause de ce déclin ? « Starbucks, les berlines bon marché et les femmes au travail », titre de façon un rien polémique le magazine Vox.

En clair, plus il y a de véhicules en circulation, moins on a tendance à les partager. Et quand rouler coûte moins cher, le nombre de véhicules en circulation explose. Dans les années 1990, la baisse du prix du pétrole et l’apparition de véhicules un peu plus bon marché et moins goulus en carburant ont incité les foyers à s’équiper. Quand les femmes sont parties travailler, les trajets et les revenus des ménages ont augmenté. La plupart ont alors opté pour une deuxième voiture. L’expansion du nombre de véhicules expliquerait pour près de 40% du déclin du covoiturage américain.

Quid des 60% restants ? Les chercheurs l’attribuent à « l’effet Starbucks », entendez la tendance à s’arrêter en chemin pour faire une course, récupérer les enfants ou prendre un café. Ajoutez à ces nouveaux comportements un travail plus flexible et des horaires moins prévisibles et toutes les excuses sont réunies pour rouler seul… au milieu des bouchons.

A lire en anglais sur Vox