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Carnets de voyages
jeudi, 30 octobre 2014 / Simon Barthélémy

« Qu’emporte-t-on quand il faut partir en huit heures ? Quelques affaires vitales pour manger, boire, dormir, et un sac démesuré de regrets. » Jacques Bedrossian a ouvert la boîte à archives de son père, Melkon. Il redécouvre un carnet où ce dernier raconte son exode : la fuite de Turquie en 1916 pour échapper au génocide arménien, l’arrivée à Marseille, où Melkon, ébéniste, fabrique sa boîte aux couleurs de l’Arménie, pour y déposer les documents sur « la renaissance de la famille ». L’objet est aujourd’hui exposé au musée de l’Histoire de l’immigration, et a superbement inspiré les Carnettistes tribulants. Onze artistes de ce collectif retracent leurs récits, sous des formes variées : des portraits peints sur des carnets ; de la bande dessinée ou encore des aquarelles de Patrick Collomb sur la vie de Lazare Ponticelli, le dernier poilu français, qui avait offert ses bottes de soldat au musée – mais c’est pieds nus et seul qu’il était arrivé en France d’Italie, âgé de 8 ans. Précieux et touchant, Bringuebalés emballe. — 

Bringuebalés, Carnets de mémoires d’immigrés. Les carnettistes tribulants, La Boîte à bulles, 196 p., 27 euros


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