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Génération sans voiture
jeudi, 25 septembre 2014
/ Isabelle Hartmann
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Permis à 18 ans, première bagnole à 25, puis on change tous les dix ans ? Jadis incontournable, ce parcours fait place à un itinéraire bis. Aujourd’hui, on cherche à être mobile, plus une berline à soi !
Ceci est l’histoire d’un désamour. Rampant, inattendu, peut-être inexorable : celui du Français pour sa voiture personnelle. Certes, le divorce n’est pas encore acté. Les Français continuent de se presser au Salon de l’auto et de rêver de fringantes berlines. Sept millions de voitures neuves ou d’occasion ont été vendues en 2013, et quatre habitants sur cinq les jugent indispensables. Mais les indices qui prouvent que le couple se fissure s’accumulent année après année.
Mais ce n’est pas tout. Avec cet environnement en mutation, la mobilité tout entière est désormais vue d’un autre œil, constate George Amar, prospectiviste et chercheur associé à l’Ecole des mines ParisTech : « Le covoiturage était considéré à l’origine comme commode et économique. Maintenant, c’est en plus socialement valorisé. Dans la mobilité, la vitesse n’est plus la valeur unique, le lien social compte aussi », analyse-t-il. Selon lui, « on va passer du paradigme “ un propriétaire, un conducteur, un véhicule ” à l’“ automobilité ”, un système où il n’y a plus vraiment de différence entre transports individuel et collectif, mais des formes de transports publics individuels, comme le Vélib ou le covoiturage. L’avenir de la voiture est de devenir un transport collectif individuel. » Pour Bruno Marzloff, spécialiste de la mobilité, « en ville, on a besoin du service de la voiture, pas de l’objet ».
De quoi déclencher les alarmes des constructeurs ? Oui, car ils sont obligés de revoir leur métier et de ne plus se positionner seulement comme des vendeurs de véhicules moins polluants et plus intelligents, mais aussi comme des fournisseurs de mobilité. Non, car si les Français sont critiques envers la voiture, ils ne la rejettent pas. Selon un sondage datant de la fin de l’année 2013, la moitié des sondés l’aime pour la liberté et le gain de temps qu’elle procure, et les trois quarts pensent qu’elle aura dans dix ans une place aussi importante dans la société qu’aujourd’hui. La voiture est loin d’être morte. Mais la façon dont on s’en sert depuis des décennies est en sursis. —
(1) Selon des chiffres de Blablacar, consultables ici
(2) Chiffre de l’Automobile club
SOMMAIRE
ENTRETIEN « Il faut jouer avec la voiture et non pas être contre elle » | Selon Nicolas Louvet, spécialiste de la mobilité du futur, il faudra que les autorités « vendent » mieux les transports publics et les adaptent pour que le réflexe bagnole se perde. | |
TEMOIGNAGES Ils vivent au quotidien sans voiture | Ils habitent à Paris ou en province et se déplacent chaque jour sans auto. Oui, c’est possible et voici comment. | |
ECLAIRAGE L’auto sans les mains, c’est déjà demain | Pour que les titines se conduisent bien, autant les laisser faire ! Les constructeurs – et Google – planchent sur la voiture sans pilote. Adieu police, bouchons et pollution. | |
PORTRAIT Frédéric Mazzella, le covoiturage dans le siège du conducteur | Il y a moins de dix ans, cet inventeur lançait Covoiturage.fr. Devenue Blablacar, la boîte est aujourd’hui en plein boom et vient de procéder à une levée de fonds record. |
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