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La Don Quichotte du fromage français
samedi, 8 mars 2014 / Emmanuelle Vibert

Outrée par l’industrialisation de nos frometons, Véronique Richez-Lerouge a créé une association, une Journée nationale du fromage et même écrit un livre : « France, ton fromage fout le camp ! »

« J’étais choquée, en tant que citoyenne, de voir disparaître le fromage au lait cru. Si personne ne fait rien, on va tous manger du Babybel. » Véronique Richez-Lerouge, consultante en communication, s’est transformée en Don Quichotte de la diversité des fromages français. En 2001, elle crée la Journée nationale du fromage et l’association Fromages de Terroir, qui va avec. En 2012, son livre France, ton fromage fout le camp ! (Michel Lafon) pamphlète un grand coup.

La fin des trésors odorants

« Les vrais fromages jouent leur dernier acte, écrit-elle. Pris en otages entre une politique agricole globalisée, une filière résignée et complice, une distribution uniformisée et des consommateurs désinformés, nos trésors odorants disparaissent en silence, au profit d’une industrie alimentaire conquérante qui se permet tout. Depuis que les multinationales laitières ont mis le pied dans les fromages d’appellation, il y a une quarantaine d’années, c’est une hécatombe. Même les grands fromages sont touchés. Plus de 90 % des camemberts sont industriels. Une majeure partie du cantal, de la fourme d’Ambert, de l’époisse ou de l’ossau-iraty, malgré leur précieux label AOP, le sont aussi… »

Alors, comment sauver les fromages qui puent ? « Fréquentez les bons fromagers. Lisez les étiquettes : choisissez le lait cru, évitez les groupes industriels. Et surveillez l’aspect : un reblochon doit avoir une croûte craquelée, pas élastique et rose. » Le contraire d’un Babybel.