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A Montpellier, le premier drive solidaire de France
jeudi, 9 janvier 2014 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Commander sur Internet avant de venir chercher ses produits : le concept cartonne déjà. Ajoutez-y une dose d’achats solidaires et vous obtiendrez l’épicerie qu’une association héraultaise va ouvrir en avril.

On passe commande sur Internet puis on retire ses achats dans un point de livraison. De plus en plus de Français font leurs courses dans les « drive ». [1] Au mois d’avril prochain, l’association montpelliéraine Lepso (L’épicerie solidaire urbaine) compte surfer sur le succès de ce concept en l’adaptant à celui, plus ancien de l’épicerie solidaire.

Une nouvelle forme d’engagement

« Nous allons vendre des produits au prix du marché à des clients solidaires (tout le monde peut y faire ses courses, ndlr) puis, grâce aux marges dégagées, vendre les mêmes produits à prix très réduits à des bénéficiaires sociaux », explique Rodrigue Sacramento, président de l’association. Ce qui permet de donner un coup de pouce aux plus démunis – l’association compte aider 80 familles dès le lancement du projet – mais aussi de créer des liens et d’initier des projets entre les habitants du quartier. Le tout sera hébergé dans un bâtiment construit avec des conteneurs maritimes recyclés et installé juste au sud du centre-ville de Montpellier.

A cette brique classique s’ajoutera donc un volet plus original, le drive, grâce à une plateforme web que l’association compte financer de manière participative. « Nous sommes partis d’une logique très économique, très marchande. Nous voulions pouvoir offrir une offre adaptée à des gens qui ont un niveau d’engagement qui se limite à l’achat solidaire, et qui ont, en plus, des contraintes au niveau horaires », explique Rodrigue Sacramento. L’idée ne va-t-elle pas à l’encontre des valeurs de rencontre de l’épicerie sociale ? « Cela peut paraitre paradoxal effectivement, mais nous pensons que l’engagement doit pouvoir s’adapter à nos vies et donc s’exprimer de manière différente. Le drive devrait représenter 20% de notre clientèle : cela n’empêchera pas de monter des projets locaux comme des ateliers cuisine, santé ou chant, mais c’est par contre indispensable pour équilibrer notre modèle économique », répond le président de l’association. Et il n’est pas le seul : dans les Pyrénées-Atlantique vient d’ouvrir le premier drive… fermier.