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J’ai testé la Klimatparty
jeudi, 28 mai 2009 / Anne-Françoise Hivert , / Adrien Albert

Fini la réunion Tupperware, place à la réunion température. En Suède, les infos et conseils écolos se distillent à domicile.

Le concept est suedois, tout droit sorti de l’imagination de Tomas Walch, informaticien de 36 ans, actuellement en congé parental. Ce père de trois enfants n’a rien à vendre si ce n’est son inquiétude pour la planète. « Je ne suis pas un expert du climat, dit-il, mais j’ai beaucoup lu et je me suis rendu compte qu’on ne pouvait pas rester les bras croisés. » Depuis un an, il anime donc gratuitement des soirées de discussion écologique, chez les gens qui font appel à lui dans la région de Stockholm.

Ce soir-là, notre hôtesse s’appelle Cecilia. Informaticienne, mère de deux enfants et tout juste divorcée. Elle reçoit dans le salon de sa grande maison neuve, à Sollentuna, au nord de la capitale suédoise. Une demi-douzaine de personnes ont pris place sur les canapés de cuir beige, en face d’une immense télé à écran plat, encadrée de deux gigantesques haut-parleurs.

Mais où est passée la grenouille dorée ?

L’informaticien se présente : « Bonjour, je m’appelle Tomas et je suis dépendant aux carburants fossiles. » Sourires sur les visages. L’atmosphère se détend. Ouf, ce n’est pas le tribunal. Chacun se sent libre d’avouer ses envies de voyages en avion ou de nouvel ordinateur portable. Puis Tomas enchaîne par un bref rappel des faits : la hausse des températures, les écosystèmes sous pression, les glaciers qui s’amenuisent et la biodiversité en danger. Il sort la photo d’une grenouille dorée depuis longtemps disparue. Enfin, il montre des images satellites de l’Arctique en train de fondre et des courbes qui disent toutes la même chose : si le point de non-retour n’est pas atteint, nous n’en sommes sans doute plus très loin. Le discours est alarmant.

Mais que faire ? Manger, propose Cecilia, histoire d’envisager l’avenir le ventre plein… Au menu : soja à la sauce bambou, accompagné de riz blanc. Pas de viande. Qu’on se le dise : se priver de côtelette de bœuf ou de gigot d’agneau constitue un acte citoyen. Faut-il cependant préférer les produits bio à leurs versions locales ? Ça débat fort, entre deux bouchées, autour de la table.

Biogaz et DVD

Une mère de famille, un tantinet BCBG, s’interroge sur la façon de réduire son empreinte carbone. Équiper ses lampes d’ampoules basse consommation, éteindre l’ordi- nateur et la télévision… Moue de Tomas : « Ce n’est pas comme ça qu’on va changer grand-chose. » Lui a acheté une voiture qui roule au biogaz, tiré un trait sur l’avion et changé de fournisseur d’électricité, pour une compagnie qui n’utilise que de l’éolien. De son côté, Cecilia conseille livres et DVD.

Bilan : on sort de là un peu étourdi. Le riz blanc sur l’estomac, des tonnes de conseils à trier, des phrases choc à retenir pour ses amis, des écogestes à appliquer. En tout cas, le concept s’enracine bien sur les terres nordiques puisque des Gentils Organisateurs de Klimatparty sont apparus dans plusieurs grandes villes de Suède. 

- Klimaktion (en suédois !)


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