Faire parrainer les candidats à l’élection présidentielle par 150 000 citoyens plutôt que par 500 élus, c’est l’une des propositions du rapport Jospin, rendu ce vendredi à Hollande. Partants pour un pré-vote ?

Le rapport Jospin rendu ce vendredi matin à François Hollande « pour un renouveau démocratique » propose, entre autres mesures, de confier aux citoyens le parrainage des candidats à la présidentielle.

Actuellement, une personnalité qui brigue l’Elysée doit, pour valider sa candidature, recueillir 500 signatures d’élus, provenant d’au moins 30 départements. Un seuil qui a empêché plusieurs candidats, dont Corinne Lepage, la présidente du parti écologiste Cap 21, de se présenter au suffrage universel en mai 2012. Et qui rend difficile, à chaque scrutin, l’obtention de ces signatures par certains partis plus présents dans l’opinion publique que dans les postes exécutifs des collectivités locales (le Front national, par exemple).

La Commission de rénovation et de déontologie de la vie publique qu’a présidée l’ex-Premier ministre estime que ce système, en vigueur depuis 1958, a permis d’éviter les candidatures fantaisistes dans la course à l’Elysée, de même que la présence d’un trop grand nombre de postulants sur la ligne de départ.

Mais « ce dispositif crée une incertitude, pour certains courants significatifs de la vie politique du pays, d’être représentés au premier tour de l’élection présidentielle », peut-on lire dans le rapport. Par ailleurs, il ne prémunit pas contre un nombre de candidatures trop élevé, le maximum ayant été atteint en 2002 avec 16 candidats en lice, constituant « une alerte sérieuse » sur la pertinence du dispositif.

Se faire parrainer par 0.33% d’électeurs

C’est pourquoi les 14 membres de la Commission Jospin [1] proposent de remplacer ces parrainages par des parrainages citoyens. « Système le plus conforme à l’esprit de la Constitution […] en cohérence avec la volonté actuelle d’impliquer de manière croissante les citoyens dans le fonctionnement des institutions démocratiques. »

Toujours dans le but d’écarter les candidatures purement fantaisistes ou défendant uniquement des intérêts régionalistes ou communautaires, la commission propose de fixer à 150 000, au moins, le nombre de signatures nécessaires pour concourir. [2]

Pour recueillir ces parrainages, deux possibilités : l’envoi à l’ensemble des personnes inscrites sur les listes électorales d’un formulaire de parrainage, avec la liste des candidats déclarés. Les électeurs n’auraient qu’à indiquer le candidat qu’ils souhaitent parrainer et à renvoyer le formulaire en préfecture, dans une première sous-enveloppe. Dans une seconde, ils joindraient la copie de leur pièce d’identité et de leur carte d’électeur, de manière à garantir l’anonymat du parrainage, assimilé à un pré-vote. Deuxième éventualité : le vote électronique sur un site officiel dédié, chaque électeur ayant reçu au préalable des codes d’accès personnalisés.

La validité des signatures serait contrôlée par les préfectures, qui transmettraient ensuite les comptes dépouillés au Conseil constitutionnel. A lui d’établir la liste définitive des candidats pouvant concourir à l’élection.

Cette réforme sera présentée au Parlement au début de l’année 2013.

Ce système vous semble-t-il être une bonne idée ? Quelles personnalités souhaiteriez-vous parrainer ? Répondez-nous au bas de cet article.