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J’aime (vraiment) ma boîte
lundi, 29 octobre 2012 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Une entreprise avec des congés illimités, ça vous dit ? Non, vous préférez un espace repos pour la sieste ? Venez, venez.

- 1. Weddingfire - Etats-Unis

Cette boîte spécialisée dans l’événementiel offre, depuis 2011, des congés illimités à ses employés. Impossible de savoir s’ils partent plus qu’avant : ces jours ne sont pas comptés ! Mais la productivité, elle, a augmenté.

- 2. TCE Solar - France

Depuis fin 2008, cette société des Pyrénées-Atlantiques spécialisée dans l’énergie solaire offre à sa quinzaine de salariés les services d’une conciergerie. Celle-ci leur livre des légumes frais, récupère les pantalons au pressing et prend les rendez-vous chez le garagiste.

- 3. Ogawa no Sho - Japon

Ce fabricant de galettes de légumes installé près de Nagano compte un tiers d’employés de plus de 60 ans. Alors, pour eux, il a réparti près de leurs logements ses sept petits ateliers. Ils y disposent d’espaces de repos pour la sieste de l’après midi.

- 4. Google - Etats-Unis

Des toilettes high-tech aux coupes de cheveux gratis, en passant par des cours à volonté et même un salaire versé pendant dix ans aux proches en cas de décès, Google fait tout pour éviter que ses cerveaux ne quittent la boîte pour d’autres vedettes de la Silicon Valley.

- 5. Grenda Corp - Australie

Ken Grenda sait partir la tête haute. Lors de la revente de son entreprise de transport, il a obtenu le maintien des 2 000 salariés et leur a versé 12 millions d’euros de primes. Merci patron !


La RSE, késako ?

Derrière ce sigle se cache la responsabilité sociale des entreprises. Elle vise à adapter le business des boîtes à leur environnement et à la société civile. Elle passe par un bilan annuel, qui devient progressivement obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés. Pour améliorer son check-up, l’entreprise doit réfléchir à sa chaîne d’approvisionnement, à ses locaux, à ses pratiques commerciales… Elle doit pour cela s’entretenir avec les « parties prenantes » (employés, ONG, collectivités, clients). En France, moyens aidant, les gros ont pris de l’avance : Danone intègre des critères sociaux dans les primes de ses managers, les jardineries Truffaut ont réduit de 70 % la distribution de sacs et La Poste mise sur l’écoconduite. —


L’économie sociale et solidaire, un modèle ?

Plus de 2,3 millions de personnes travaillent dans l’économie sociale et solidaire (ESS), soit un salarié français sur dix. En plein marasme économique, le secteur crée 100 000 emplois par an depuis 2006 et aide à l’insertion de milliers de personnes. Un secteur idéal ? Doucement. Comme le rappelle l’économiste Philippe Frémeaux (1), les pratiques des plus grandes entreprises de l’ESS (banques et assurances) ont été mises en cause lors de la crise financière. Et les processus démocratiques des associations ne sont pas toujours exemplaires. Mais, pour ses innovations comme par ses tâtonnements, l’ESS a beaucoup à apprendre sur la boîte idéale. —

(1) Auteur de La nouvelle alternative ?, (Les Petits Matins, 2011)