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L’entrepreneuriat social, ça rapporte
vendredi, 23 mars 2012 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Investir dans l’entrepreneuriat social, c’est rentable. Voilà la conclusion d’une étude menée par McKinsey pour le compte d’Ashoka.

En scrutant les comptes de 10 entrepreneurs sociaux suivis et soutenus par Ashoka, un réseau mondial d’entrepreneurs sociaux, McKinsey a soustrait les subventions versées par l’Etat aux bénéfices publics engendrées par la création de l’entreprise. Résultat : c’est le jackpot ou presque.

Prenons Actavista par exemple. L’entreprise spécialisée dans l’insertion par la réhabilitation de bâtiments historiques réalise aujourd’hui 300 contrats par an. Certes, pour chaque contrat signé, l’Etat verse 10 800 euros de subventions et 2600 euros de RSA. Mais il encaisse aussi 3500 euros de charges patronales et de taxes et évite le versement de 13 400 euros d’allocations chômage. En tout, 3 500 euros sont ainsi épargnées par les collectivités par contrat signé. Mieux, l’économie se calcule à long terme. Grâce à leur réinsertion sur le marché du travail, les travailleurs font gagner à la communauté de 3400 à 7000 euros supplémentaires. Résultat : Un gain par contrat de 6900 à 10500 euros.

Etendu à l’ensemble de la France, la création de 5000 contrats d’insertion anuellement permettrait de gagner de 36 à 54 millions d’euros, conclut McKinsey.

Vous n’êtes pas convaincus ? Voilà un autre exemple. Le Groupe Siel Bleu lutte contre la dépendance des personnes âgées, malades ou handicapées en les aidant à mener une activité sportive. Selon l’étude de McKinsey, si l’activité de l’association était étendue, 7 millions de fractures (20%) pourraient être évitées chaque année dans quatre pays européen et 30% des cas de diabète. L’activité sportive pourrait aussi avoir un impact positif sur la maladie d’alzheimer et la broncho-pneumopathie chronique obstructive. De quoi faire économiser des milliards d’euros aux Etats. Rien que sur la réduction des cas de diabète et de fractures, la France pourrait éviter de dépenser 25 milliards d’euros d’ici à 2015, 90 milliards d’euros à l’horizon 2020.

Mieux, souligne Ashoka, « le potentiel de réplication de chaque projet est très important ». Portées à grande échelle, les économies pourraient permettre « de résorber une partie des déficits publics », ose même le réseau d’entrepreneurs. Avant de conclure : « Ces chiffres montrent que si les initiatives des entrepreneurs sociaux étaient érigées en systèmes, elles pourraient contribuer à résoudre les problématiques de fond de la société en France et ailleurs. »


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