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Objets à durée déterminée
jeudi, 22 mars 2012 / Simon Barthélémy , / Louise Allavoine

Ordinateurs, téléviseurs, joujoux électroniques… La mort leur va si bien, si vite. Alors, plus neufs et plus beaux, nous les rachetons. Bien contents parfois, bien obligés souvent. Plongée au cœur de l’obsolescence de nos appareils, programmée… ou pas.

Naître pour mourir. C’est le triste sort réservé à toute chose sur Terre. Amen. Le problème, c’est quand notre société technicienne accélère le phénomène. Nous en sommes tous responsables : que ceux qui se précipitent sur le dernier iGadget ou se battent aux soldes H&M se confessent. Mais ce péché capital – l’envie – est magistralement entretenu. Par la publicité, d’abord : en 2010, les annonceurs ont dépensé 30,7 milliards d’euros, soit 4,5 fois plus que le budget du ministère de la Culture. Il est ensuite orchestré par les « progrès » technologiques incessants : on peut ainsi penser que la tablette est un petit pas pour Apple et un grand Palm pour l’humanité. Ou l’inverse. Il est enfin prévu par l’obsolescence de nos objets, dont les durées de vie sont savamment calculées. Si pour les entreprises, « l’obsolescence programmée » est un mythe, alors c’est celui de Sisyphe. Les témoignages recueillis par Terra eco le montrent : pour faire tourner la machine, nous sommes condamnés à éternellement racheter nos rochers.

Cela n’a pas toujours été ainsi. Et cela aurait pu ne jamais arriver. C’est ce que nous avons imaginé avec l’« uchronie », l’histoire alternative que nous vous livrons. Dans des années 1950 imaginaires, où les « Mad Men » n’existent pas car le premier choc pétrolier a ruiné la société de consommation, la France interdit l’obsolescence programmée, encadre la publicité, et se tourne résolument vers l’économie de fonctionnalité. Las, aujourd’hui, il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur. Grâce à Internet et aux TIC, les technologies de l’information et de la communication, notamment. Ce sont certes des boulets, mais ils libèrent aussi l’intelligence collective. Notre boîte à outils propose des forums pour réparer les objets, des sites pour leur offrir une deuxième vie, des idées sur l’écoconception… Pour remettre un peu d’air frais, en ligne et dans la rue, dans notre consommation. « Il faut imaginer Sisyphe heureux », écrivait Albert Camus en 1942. —


SOMMAIRE

ENQUÊTE Votre machine à laver entre la vie et la mort Entre lente disparition des réparateurs, pratiques douteuses et pub, les moyens des fabricants ne manquent pas pour faire repasser le consommateur à la caisse.
FICTION Et si la France des années 1960 avait inventé le partage… En plein choc pétrolier, la France s’engage contre l’obsolescence programmée et le gaspillage. Journaliste, Pénélope enquête sur un scandale chez Renault.
PRATIQUE Nos trucs pour tirer vos objets en longueur Avis aux petits malins, aux courageux et aux consommateurs responsables. Repriser ses chaussettes, coréparer son frigo ou prôner le partage de perceuse, tout cela est possible.
REPÈRES Combien ça dure chez vous ? Petit tour d’horizon des équipements du quotidien et de leur espérance de vie dans vos foyers.

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