L’Observatoire des inégalités a classé les grandes villes françaises selon le niveau des disparités de revenus.

Neuilly-sur-Seine, Roubaix. A priori, pas tout à fait le même paysage social, ni les mêmes enjeux. Et pourtant, ces deux villes ont une caractéristique en commun : elles sont toutes deux très inégalitaires. Le 2 novembre, l’Observatoire des inégalités a dévoilé le premier classement des villes selon les inégalités de revenus.

Pour élaborer son palmarès, l’institution s’est appuyée sur l’indice de Gini (1) qui mesure la répartition des revenus. Au top des villes les plus inégalitaires : Neuilly, qui abrite de gros revenus et de confortables patrimoines mais conserve encore quelques ménages plus modestes. Puis vient Paris et Roubaix. Là, les pauvres sont « plus démunis qu’ailleurs » tandis que se « maintient également une population aisée (même si cette dernière a peu à voir avec celle de Neuilly) », souligne l’Observatoire.

Si l’on prend l’écart absolu de revenus entre les plus riches et les plus pauvres (et non la répartition des richesses entre toute la population comme le fait l’indice de Gini), c’est encore Neuilly-sur-Seine qui se pavane en tête. Là, les 10% d’habitants les plus aisés touchent 9 417 euros de plus que les 10% les plus modestes, soit 11 fois plus. Viennent ensuite Boulogne-Billancourt (5 068 euros d’écart) et Paris (4 988 euros). En revanche, à Roubaix, l’écart est assez limité (2 012 euros), car les riches n’y sont malgré tout pas si fortunés.

L’Observatoire classe enfin les villes selon leur niveau de pauvreté et de richesse. Résultat : c’est encore à Neuilly qu’on trouve les riches les plus riches et à Roubaix les pauvres les plus pauvres.

Attention, tempère néanmoins l’institut, les données sont établies « avant impôts et prestations sociales, ce qui tend à exagérer les inégalités. On ne sait rien non plus des niveaux de vie réels des très riches, les 5 ou 1% du haut de la pyramide. Bref : il faut utiliser ces données comme des ordres de grandeurs significatifs d’une situation globale et non les interpréter à la virgule près ».

(1) Plus il est proche de zéro, plus on tend vers l’égalité, plus il s’approche de 1, plus les citoyens ont des revenus différents. Quand il est égal à 1, un individu détient tous les revenus.