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Mickey s’abonne au vert
mardi, 13 septembre 2011 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Les data centers, ça pompe de l’énergie. Ca en émet aussi. Epaulé par Dalkia, le groupe Euro Disney va récupérer la chaleur dégagée par des serveurs informatiques pour chauffer un quartier alentour.

Les serveurs en question alimentent les bureaux de Val d’Europe, un parc d’entreprises appartenant au groupe Euro Disney et planté à proximité de son parc d’attraction à Marne la Vallée. C’est plus précisément la chaleur des systèmes de refroidissement qui sera utilisée pour chauffer l’eau du réseau de chauffage et faire grimper les radiateurs dans les 600 000 m2 de bâtiments alentour. De quoi éviter un nouveau pompage d’énergie et l’émission de 5400 tonnes de CO2 chaque année, souligne Dalkia, une filiale de Veolia Environnement et d’EDF, en charge du projet.

Disney n’est pas le seul à chercher des solutions pour limiter l’impact de ses serveurs. En Suisse, à Uitikon un centre de données d’IBM est d’ores et déjà utilisé pour chauffer une piscine. Tandis qu’au coeur d’Helsinki, un autre aggrégat de machines appartenant à Atos doit permettre d’alimenter en chauffage 2000 foyers.

Rien ne se perd...

Car pas question de perdre l’énergie dispensée par ces installations... déjà bien gloutonnes. La preuve avec les chiffres tout récemment publiés par Google. Pour alimenter ses immenses salles bardées de fils et d’ordinateurs, la multinationale a dû pomper 260 Megawatts sur le réseau, plus que la consommation totale de la ville américaine de Salt Lake City, selon la publication en ligne Environmental Leader. Et Google n’est pas seul au monde. Dans une étude récemment mise à jour, JG Koomey, professeur à l’université de Stanford a estimé qu’entre 2005 et 2010 la consommation des centres de données avait augmenté de 56% pour atteindre 275 000 milliards de kwh par an. La hausse est moindre qu’entre 2000 et 2005 - la consommation avait alors doublé – mais elle est énorme quand même. En tout, les data centers pomperaient aujourd’hui entre 1,1 et 1,5% de l’électricité mondiale.