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Innovation politique

Changer de lunettes pour comprendre la crise

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Malgré la montée en puissance de la campagne présidentielle, la crise ne lâche pas prise. Chaque jour, une mauvaise nouvelle supplémentaire vient gâcher la machine à espoir que représentaient traditionnellement une campagne présidentielle et ses promesses de lendemains qui chantent.

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  • ou repli organisé .

    D’après Jean-Marc Jancovici "Sauvons le monde, tout un programme", la croissance du PIB a été liée à l’accès à des ressources énergétiques peu chères et disponibles en grande quantité.

    Il lie la succession de crises économiques puis financières à l’atteinte des limites physiques d’accès aux ressources fossiles depuis les années 70.

    Voir si les énergies renouvelables seront disponibles en suffisamment grande quantité et gérables à ce niveau du fait de leur intermittence et de la difficulté à stocker l’énergie.

    Il fait observer à juste titre que les précédentes transitions n’ont pas été dues à des pénuries mais à la disponibilité à des ressources faciles d’accès et plus pratiques d’usage.

    Par ailleurs, la transition s’est faite du renouvelable vers le fossile dans le passé et pas l’inverse

    Ce ne sera pas le cas avec le renouvelable et le nucléaire (même si vous excluez cette hypothèse).

    Donc certains écologistes préconisent un recours au nucléaire capable de fournir de l’énergie en grande quantité si on ne veut pas trop diminuer la richesse produite par habitant et donc tout le confort et la protection sociale qui va avec.

    31.01 à 10h12 - Répondre - Alerter
    • En plein débat sur l’énergie, le patron du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA) livre sa vision du secteur.

      Le nucléaire est-il encore compétitif ?
      Je ne veux pas anticiper sur le rapport de la Cour des comptes qui est rendu public aujourd’hui. En cumulé, une centaine de milliards d’euros ont été investis dans le parc nucléaire français. Rapportés au chiffre d’affaires annuel d’EDF de 70 milliards d’euros, et pour une durée de fonctionnement de 40 ou 50 ans, ce sont des investissements parfaitement raisonnables. Certes, il va y avoir quelques surcoûts liés aux exigences de renforcement de la sûreté, mais c’est le prix à payer si l’on veut que l’opinion garde confiance après les événements japonais. C’est aussi le moyen de valoriser au maximum l’investissement en prolongeant la durée de vie de nos centrales. Ce renchérissement, n’est qu’une fraction limitée qui n’écorne pas le prix du nucléaire qui est aujourd’hui de 40 à 45 euros par mégawattheure (MWh) et qui va se renchérir de 1 ou 2 euros, ou au maximum de 5 euros, si on veut prendre en considération toutes les incertitudes. De toutes les façons, même à 50 euros du MWh, cela reste extrêmement bénéficiaire, surtout si l’on peut garantir des prix sur dix ans. Quelle énergie offre une telle visibilité ? En 2003, les combustibles fossiles que nous importions, qui représentent à peu près 50 % de l’énergie primaire consommée par la France, représentaient 23 milliards d’euros. L’année dernière, le chiffre a atteint 65 milliards !

      Combien coûterait, selon vous, une sortie du nucléaire ?
      Notre service d’évaluation économique, l’Itese, a chiffré trois scénarios pour 2025. Premièrement, un scénario de référence, dans lequel la production électrique se maintient à 74 % d’origine nucléaire, 11 % d’hydraulique, 10 % d’éolien terrestre et offshore, 2 % de photovoltaïque et 2 % de centrales à cycle combiné gaz. Ce scénario représenterait un investissement de 178 à 212 milliards d’euros. Deuxième scénario : une sortie totale du nucléaire avec un arrêt progressif des centrales jusqu’en 2025. Si l’on veut garder une énergie décarbonée, il faudrait alors un bouquet composé de 40 % d’éolien terrestre, 20 % d’éolien offshore, 12 % de photovoltaïque, 12 % d’hydraulique et 16 % de cycles combinés au gaz. On aurait dans ce cas un surcoût de l’investissement compris entre 352 et 560 milliards d’euros.

      Et le troisième scénario ?
      Dans celui-là, vous oubliez la contrainte carbone et recourrez pour 85 % à des centrales à gaz. L’investissement correspond alors à celui du premier scénario. Avec une incertitude sur le prix du gaz...

      Quel serait l’impact sur les prix ?
      Dans le scénario de référence, avec une consommation stable, le coût du MWh passe à 62 euros en 2025. Dans le deuxième, on passe à 124 euros et dans la troisième, à 74.

      Sortir du nucléaire sans émettre plus de carbone reviendrait donc très cher...
      Le développement des énergies renouvelables et la réduction du nucléaire sont un objectif que tout le monde peut légitimement adopter. Le vrai sujet est d’essayer de desserrer l’étreinte des combustibles fossiles. Commençons par les substituer avec les technologies renouvelables, tirons parti du parc nucléaire car il est susceptible de dégager des marges financières pour assurer son renouvellement pour la part qui sera nécessaire ! Et quand cette démonstration sera faite, voyons jusqu’à quel point on peut avoir un bouquet équilibré.

      A quoi ressemblerait-il ?
      Ce qui s’est passé en Suède est très intéressant. En 1980, ce pays avait décidé par référendum de ne pas renouveler le parc nucléaire. Aux alentours des années 2000, la Suède avait 50 % de nucléaire et 50 % de renouvelable. Arrive 2000 et ils ferment la première centrale, à la frontière danoise. Comme c’est le prix de marché qui fixe les tarifs en Suède, la réaction ne s’est pas fait attendre. En trois ans, les prix ont bondi grosso modo de 100 %. L’opinion publique, qui était à 80 % pour une sortie du nucléaire, a basculé. Finalement, une loi a été votée en faveur d’un renouvellement des réacteurs. Ils ont maintenu 50 % de nucléaire et disent que c’est l’optimum.

      50 % de nucléaire, ce serait bien pour la France aussi ?
      Pourquoi pas ? Mais pas de manière précipitée. Ce serait trop rapide de le faire d’ici à 2025 dans le contexte budgétaire et technique.

      31.01 à 13h05 - Répondre - Alerter
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