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26-08-2014
Mots clés
Biodiversité
Monde
Interview

« Wildleaks permet de dénoncer les braconniers sans risquer sa vie »

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« Wildleaks permet de dénoncer les braconniers sans risquer sa vie »
(Crédit photo : William Warby - Flickr)
 
Petite sœur de Wikileaks, cette plateforme invite les témoins d’actes de déforestation ou de trafics d'animaux à moucharder anonymement ! Six mois après sa mise en ligne, Andrea Costra, son fondateur, est enthousiaste.
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Internet pourrait devenir l’ennemi juré des braconniers. Un simple message anonyme envoyé via la plateforme Wildleaks et ils risquent, à leur tour, de se retrouver traqués. Inspiré du site Wikileaks et lancé en février dernier par l’ONG californienne Elephant Action League (EAL), Wildleaks vise à faciliter la dénonciation des crimes contre l’environnement. Pour garantir la sécurité des lanceurs d’alerte ce site, traduit en 16 langues, utilise Tor, une technologie garantissant l’anonymat des internautes. Grâce à elle, tout témoin d’actes de surpêche, de déforestation, de braconnage ou de trafics d’animaux sauvages peut moucharder sans se dévoiler. Six mois après le lancement du projet, Andrea Costra, le fondateur du site se dit satisfait.

Terra eco : En quoi une plateforme Internet est-elle un bon outil pour lutter contre les atteintes à l’environnement ?

Andrea Costra : Parce que derrière la plupart des crimes qui frappent la faune sauvage ou les forêts, il y a des organisations criminelles, des entreprises mafieuses ou des gouvernements corrompus. C’est à eux que nous voulons nous attaquer, et non aux petits braconniers qui ne sont que les derniers maillons de la chaine. Les personnes qui détiennent des informations cruciales pour démanteler ces réseaux ne manquent pas : témoins occasionnels, employés de l’import-export, matelots sur les navires marchands, journalistes d’investigation ou même parents de trafiquants… Il nous faut créer un pont entre ces lanceurs d’alerte potentiels et les professionnels qui ont les moyens d’agir. Mais témoigner présente des risques. C’est pourquoi nous avons créé un environnement sûr : Wildleaks permet de dénoncer ces crimes sans risquer sa vie.

Est-vous satisfait des premiers résultats ?

Le succès du concept dépasse mes espérances. Nous avons reçu notre première « fuite » moins de vingt-quatre heures après le lancement du site. Depuis, nous en réceptionnons plusieurs chaque semaine. Sur les dizaines de pistes qui nous ont été adressées, trente s’avèrent sérieuses. Elles concernent des opérations de chasse au lion et au léopard en Afrique du Sud, de trafic de chimpanzés au Libéria, de pêche illégale en Alaska ou des importations frauduleuses de produits issus de la faune sauvage aux Etats-Unis.

Qu’est-ce qui vous prouve que ces pistes sont fiables ?

La vérification est primordiale. Au sein de l’ONG, une équipe de cinq personnes s’y emploie. Grâce à des dons privés, et en partenariat avec d’autres ONG, nous avons déjà lancé trois enquêtes à partir d’informations récoltées auprès des lanceurs d’alertes. Elles concernent le braconnage d’éléphants et le trafic d’ivoire. Pour le reste, nous privilégions les collaborations. Quand une piste paraît solide et que nous n’avons pas les moyens de la vérifier, nous la transmettons à un individu de confiance qui travaille au sein d’un organisme officiel chargé de faire appliquer la loi.

Votre site a-t-il déjà permis d’arrêter des trafiquants ?

Pas encore. Le principe même du site, c’est de s’attaquer aux échelons intermédiaires et supérieurs de ces organisations criminelles. Nous nous intéressons, par exemple, aux agents de sécurité et aux hommes d’affaires corrompus. L’idée, ce n’est pas de faire un maximum d’arrestations, mais de comprendre comment ces réseaux fonctionnent en identifiant les figures clés. Cela suppose un travail d’investigation long et complexe ; or, notre plateforme n’a que six mois. Aujourd’hui, nous nous attachons surtout à gagner la confiance de lanceurs d’alertes dans un maximum de pays.

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