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N’arrachez plus les herbes de vos rues, photographiez-les

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N'arrachez plus les herbes de vos rues, photographiez-les
(Une Cymbalaire des murailles sur un trottoir. Crédit photo : iCapitaine - Flickr)
 
Grâce à au projet « Sauvages de ma rue », des citoyens scrutent, surveillent et photographient les plantes sauvages urbaines. Et les scientifiques se chargent ensuite de faire parler ces données.
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Dans les sillons du bitume, le long des murs et malgré les pavés, les plantes sauvages colonisent fièrement chaque bout de trottoir. En général, nous ne les voyons pas. Souvent, elles sont chassées à coup de pesticides. Mais, depuis 2011, quelques centaines de citoyens les scrutent, les surveillent, les photographient et les mesurent. Ils participent à un vaste projet de science participative appelé « Sauvages de ma rue », co-piloté par l’association Tela Botanica et le Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Les résultats obtenus sont impressionnants. Pas moins de 42 000 végétaux urbains appartenant à plus de 1000 espèces différentes ont été répertoriés dans les villes françaises. Le tout en suivant un protocole strict, à l’aide notamment d’un guide et d’une application mobile. « Il faut être exhaustif et répertorier toutes les plantes de la rue étudiée, cela peut prendre une bonne heure pour un trottoir de 100 mètres », détaille Vinciane, jeune naturaliste qui compte « une dizaine de dates de relevés entre les tours d’une cité de [s]on quartier depuis un an ». Qu’est-ce qui peut bien motiver ces naturalistes néophytes à arpenter le bitume un crayon ou un appareil photo à la main ? « Je commençais tout juste à m’intéresser aux plantes sauvages, j’avais envie d’apprendre et débuter avec les plantes des rues était plus facile. Ça m’a ouvert les yeux, maintenant je vois que les plantes sont partout et je peux mettre un nom dessus », témoigne Rachel, qui après quelques relevés urbains s’intéresse maintenant aux plantes sauvages rurales comestibles. « J’aime l’idée de science participative et ça m’a permis de voir différemment mon quartier », répond Vinciane, qui indique avoir observé au cours de ses pérégrinations une Lucane cerf-volant, un insecte protégé aux grosses mandibules.

Vive le vent du centre-ville

Les scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle ont pu faire parler ces précieuses données récoltées. Elles racontent l’état de santé de nos villes et l’évolution des espèces sauvages. Elles confirment que les rues où trônent des arbres, du gazon ou des bacs de fleurs (voir le schéma ci-dessous) sont les plus riches en fleurs sauvages. « Ces rues pourraient constituer des voies pour la dispersion de nombreuses espèces à travers la ville et ainsi relier les parcs et jardins urbains aux espaces naturels généralement situés en périphérie des villes », estime le Muséum dans ses premières conclusions. Ainsi, les trois rues les plus riches d’Ile-de-France – le passage des Deux-portes (35 espèces) dans le XXème arrondissement de Paris, la rue des Pâquerettes (30 espèces) à Champigny-sur-Marne et l’avenue de l’Aunette (28 espèces) à Ris-Orangis – sont situées à côté de jardins et sont riches en aménagements.

« On a remarqué aussi que plus on s’éloigne des centres-villes, plus on trouve des plantes dont le mode de reproduction repose sur la pollinisation par les insectes. A l’inverse, plus on s’approche du centre, plus on trouve des plantes qui sont autogames ou dont la reproduction repose sur le vent, très probablement parce qu’on y trouve moins d’insectes », explique Audrey Tocco, animatrice nationale de l’observatoire. Les plantes des centres-villes seraient aussi plus tolérantes à la sécheresse et à la pollution des sols. Confirmer ces observations implique de photographier et même de mesurer ou de récolter les graines de certaines plantes, comme la Cymbalaire des murailles. Une nouvelle mission que les citoyens-capteurs ont déjà commencé.


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