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4-07-2014
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Energies
Monde

La science est-elle mûre pour la voiture à la tomate ?

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La science est-elle mûre pour la voiture à la tomate ?
(Infographie: espace presse Ford)
 
Des tapis de sol à base de patate douce chez Toyota, des boîtes à gants aux restes de ketchup chez Ford… Les constructeurs automobiles deviennent les apôtres des « bioplastiques ». Coup de com ou vrai tournant ?
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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C’est l’histoire d’un constructeur automobile, Ford qui s’associe avec un producteur de Ketchup, Heinz, pour fabriquer des boîtes à gants. Dans un communiqué de presse, faire-part de cette alliance incongrue, Ford se targue « d’accélérer le développement de plastique 100% issu des plantes pour toute la production, de la fabrication à l’emballage ». Grâce aux pelures des 2 millions de tonnes de tomates pressées chaque année par son nouveau partenaire, le constructeur américain espère fabriquer l’ensemble de ses pièces en plastique, soit 20% d’un véhicule, en se passant de l’ingrédient pétrole.

« Fabriquer du plastique à base de matière organique, nous en sommes capables », explique Tatiana Budtova, chercheuse au centre de mise en forme des matériaux aux Mines Paris Tech. Bois, maïs, blé, canne à sucre et patate douce sont déjà sollicités pour fabriquer 1 % à 2% du plastique présent sur le marché mondial, utilisé principalement pour des sacs jetables et des emballages. Ces « bioplastiques », PLA (poly-acides lactiques) de leur acronyme scientifique, sont aussi sérieusement pressentis pour alimenter les imprimantes 3D.

Arbitrer entre se nourrir, rouler ou fabriquer

La tâche se corse pour les biens industriels. « Aujourd’hui, on bute sur la durée de vie des PLA », reconnaît Tatiana Budtova. Depuis 2008, cette spécialiste des polymères est missionnée par PSA Peugeot-Citroën et Schneider Electric pour plancher sur ce dossier. Car le bioplastique a les défauts de ses qualités : il est biodégradable. « Pour des applications médicales, cette propriété serait idéale, on pourrait remplacer un implant en métal par un bioplastique qui se dégrade au fur et à mesure qu’un os se reconstitue, s’enthousiasme la chercheuse, mais pour un tableau de bord, ce n’est pas ce que l’on cherche. » En l’état actuel des recherches, les automobilistes risquent de voir leur boîte à gants se décomposer au bout de quelques années.

D’autant que la pulpe de tomate n’est pas l’ingrédient idéal. « Il faudra, au minimum, une petite décennie avant qu’on soit capable de l’utiliser », estime Tatiana Budtova qui précise : « l’amidon a de meilleurs propriétés ». Or, pour en obtenir, il faut du maïs ou du blé. Les bioplastiques suscitent alors les mêmes craintes que les agrocarburants : devra-t-on arbitrer entre se nourrir, rouler et fabriquer ? Selon l’estimation de la PME Global Bioenergies, relayée par Le Monde, « équiper toutes les nouvelles voitures avec du plastique d’origine végétale nécessiterait d’y consacrer environ 2% des terres agricoles mondiales ». Depuis 1999, « Toyota a déjà consenti de lourds investissements dans des cultures indonésiennes de patate douce », se félicite le groupe sur son site Internet.

Peaux de banane ou patates douces ?

Reste l’option choisie par Ford : se concentrer sur les déchets. En 2013, une étudiante turque a été récompensée pour ses recherches sur la transformation de peaux de banane en polymères. L’année précédente, une équipe de chercheurs tchèques a réussi a transformer de l’huile de cantine en bioplastiques. De là à voir nos bennes à ordures fabriquées grâce à leur propre contenu… « La question est complexe, il faut récupérer les déchets séparément, les nettoyer, les trier, nuance Tatiana Budtova. A l’heure actuelle, ça coûte très cher. » La chercheuse ne se fait pas d’illusions. Malgré leur bilan carbone positif, « les bioplastiques ne remplaceront jamais le pétrole et ce n’est pas souhaitable ». Pour elle, « il faut trouver un équilibre entre ce qui peut être produit à base de biomasse, à base de pétrole et ce qui ne doit pas être produit du tout » souligne la chercheuse, rappelant au passage que « 40% du plastique produit, l’est pour des emballages  ».
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