Test : la réparation de vélo

Difficulté ✭✭✭

Ingrédients : Un vélo plus ou moins cassé, des vêtements peu fragiles, un chèque de 15 ou 25 euros.

Il a fait une entrée bien remarquée, mon vélo. Fourche et guidon tordus, lumière en berne, patins de freins manquants. Le pauvre avait été victime d’un accident de la route. Devant l’état des dommages, Giuso, responsable de l’atelier, en a sifflé d’admiration. Mais j’étais tombée au bon endroit. La Cyclofficine de Paris, dans le XXe arrondissement, est un atelier d’autoréparation comme il en fleurit partout en France. Là, on vous aide à changer la chaîne ou, dans mon cas, à transformer une épave en Rolls Royce à deux roues. Avec Tilman, un habitué des lieux, on a choisi une fourche, extirpé la roue ballante, démonté les freins et dévissé la pièce tordue en faisant attention à ne pas disperser les billes du roulement. Les rondelles remises dans le bon ordre entre écrou et contre-écrou, on s’est aperçus… que le système de freins initial ne s’adaptait plus.

Ronflements douloureux

Grattements de tête et interrogations. C’est là que Tilman m’a lâchée pour aller fumer une roulée. Et que John, un brun à dreadlocks sacrément calé, est allé fouiller au fond de l’atelier, tentant au passage de m’expliquer la différence entre V-brakes et Cantilevers. Car la philosophie du lieu est celle-là : partager le savoir pour que chacun puisse maîtriser au mieux les rouages de sa bicyclette et circuler en toute autonomie. Mais revenons à nos braquets. La solution à mon problème, selon John ? Des freins à étrier, soit un système constitué de deux bras courbes qui se croisent au-dessus de la roue. Il a fallu remonter tout ça, repasser les câbles dans les trous, resserrer les ressorts. Et voilà mon vélo roulant sans ce ronflement douloureux. Tilman m’a attrapée au passage : si je voulais être une digne adhérente de la Cyclofficine, il fallait graisser ma chaîne. J’ai filé doux. Je reviendrai. —

L’astuce : Adhérez à un atelier d’autoréparation contre un écot de 15 à 25 euros en moyenne.

Les photos ont été réalisées à l’Etablisienne.