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19-02-2013
Mots clés
Tourisme
Europe
France

Ces stations de ski qui prennent la pente verte

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Ces stations de ski qui prennent la pente verte
(Crédit photo : gruntzooki - flickr)
 
Forfaits recyclables, huile de dameuses bio, téléskis à énergie hydraulique … Conscientes de leur impact sur l'environnement, les stations françaises se mettent au vert. Une transition en pente douce.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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De la neige à ne plus savoir qu’en faire et des sommets bariolés de combinaisons colorées. En ce début des vacances d’hiver, la ruée vers l’or blanc bat sont plein. Remplies à plus de 70%, les stations françaises se frottent les mains.

Au milieu du tumulte, certaines prennent tout de même le temps de réfléchir à leur impact sur l’environnement. Car, entre les remontées mécaniques, les canons à neige et les va-et-vient hebdomadaires, les sports d’hivers polluent. « Les stations en ont conscience , assure Camille Rey-Gorrez, membre de l’association Mountain Riders, elles sont aux premières loges pour observer les effets du réchauffement. » Alors, en altitude, les initiatives écolos se multiplient. Depuis six ans, l’ONG édite un écoguide qui les répertorie. « Au début, on était dans un effet de mode, l’écologie aux sports d’hiver, c’était surtout de la com, se souvient la jeune femme, mais aujourd’hui, les stations embauchent des responsables développement durable qui ont des idées. »

Les scooters des neiges au garage

Sur le domaine des Rousses (Haut-Jura), des panneaux en chanvre affichent la couleur. Fixés aux pylônes des télésièges, ils incitent les passagers à jeter leurs déchets. En contrebas, des toilettes sèches doivent leur lumière aux panneaux solaires installés sur le toit. Et, depuis deux ans, les scooters des neiges ne sortent plus que pour les grandes occasions. « Quand il s’agit de petite maintenance, on envoie des skieurs », commente Ronan Cailleaud, salarié des remontées mécaniques. Depuis l’été 2011, la station qui l’emploie est certifiée ISO 14001 mais le responsable qualité-environnement vise désormais le label Flocon Vert. Nouvellement créé par Mountain Riders, il doit attester que les initiatives de la station ne sont pas de la poudre aux yeux.

Téléski solaire en Suisse

Pionnière des dameuses à l’huile bio, la petite station savoyarde des Gets arbore elle aussi sa norme ISO 14001. Une estampille qu’Elodie Fauchille a pour mission de conserver. « La règle du jeu, c’est que notre impact diminue chaque année », résume la responsable environnement. Avec son système de ralentissement des télésièges et ses panneaux solaires pour chauffer les cabanes des pisteurs, dans le paysage des pistes enneigées, la station de moyenne altitude fait figure d’élève modèle. Mais la bonne volonté a ses limites. « Les remontées sont trop énergivores pour imaginer une alimentation des remonte-pentes à l’énergie solaire », reconnaît la jeune femme. Pourtant le dispositif existe. En Suisse, le premier téléski solaire a fait son apparition l’an dernier.

Innovante mais coûteuse, en France, l’option est écartée. Au profit souvent de l’énergie hydraulique. « Avec les retenues d’eau qu’on a en montagne, c’est l’alternative la plus évidente », souligne Camille Rey-Gorrez. En parallèle, le domaine de La Plagne, en Savoie, a aussi fait le choix du bois. Avec sa chaufferie biomasse, la station se targue de fonctionner avec une énergie 100% verte. « On oppose souvent le petit village de moyenne altitude et la grosse station polluante, mais quand il s’agit d’installer de nouveaux équipements, la dernière a plus de capacité d’investissement », souligne Mountain Riders.

La voiture individuelle reste la panacée

Sur le tableau de bord des dameuses des Rousses, des éco-fiches rappellent aux chauffeurs les règles de « la conduite légère ». Une manière de ne pas vider trop vite leurs réservoirs de 300 litres. Mais, dans le bilan carbone des sports d’hiver, le principal coupable reste le transport des vacanciers. Lors d’un séjour au ski, 57% des émissions de gaz à effet de serre produits sont liées aux déplacements. Si une famille qui habite Bordeaux ou Paris veut partir aux sports d’hiver sans prendre sa voiture, la SNCF fait voyager ses skis gratuitement. Mais à son arrivée en gare, le parcours se complique : seules 33% des stations sont accessibles en transport en commun. Un problème très français. « En Suisse et en Autriche, les stations se sont développées sur des villages existants, donc déjà desservis », explique Camille Rey-Gorrez, « à l’inverse, en France, ces villages ont été créés de toutes pièces dans les années 1960 et les transports ne sont pas au point. » Alors, qu’importe les embouteillages dans les virages, la voiture individuelle et ses galeries surchargées apparaît toujours comme la panacée.

Promos sur les forfaits pour les covoitureurs

Reste le covoiturage. En 2009, le grenoblois Lucas Menant a créé Coriding.fr. Aujourd’hui, le site se partage les internautes férus de glisse avec Skivoiturage.com et compte 2 000 inscrits. Par son intermédiaire, une centaine de skieurs qui vivent au pied des montagnes gagnent les pistes ensemble chaque semaine. « Ce sont surtout les 20-25 ans, ceux qui ont le plus besoin de faire des économies », confie ce militant de la voiture partagée. Pour que le dispositif prenne de l’ampleur, il compte sur les stations de ski, « avec des places de parking réservées pour les covoitureurs ou des réductions sur les forfaits, elles pourraient servir de relais. » Dans cette optique, la station des Gets a inventé la « formule 3+1 » : les skieurs arrivés à quatre dans une voiture bénéficient d’une remise de 25% sur leur forfait. Cet hiver, Lucas Menant a été contacté par l’Alpe d’Huez et Avoriaz pour mettre en place ce type d’incitation, « on sent que l’engagement devient plus sérieux », s’enthousiasme le créateur du site.

Des canons à neige plus fréquentables

Pour preuve, les canons à neige, longtemps ennemis jurés de l’environnement, gagnent doucement en respectabilité. « On sait l’importance de la neige artificielle pour l’activité d’une station, et les emplois qui en découlent, tempère Camille Rey-Gorrez, donc on ne veut pas diaboliser. » Moins gourmands en énergie grâce à des systèmes de rétention ou des circuits fermés, les enneigeurs gaspillent aussi moins d’eau. Et depuis 2005, des Alpes aux Pyrénées, les additifs ne sont plus autorisés.

Pour réconcilier glisse et environnement, l’ONG Mountain Riders veut elle aussi éviter l’avalanche d’actions isolées. « L’avantage du label Flocon Vert, c’est qu’il va obliger les offices du tourisme, les communautés de communes, les hébergeurs et les loueurs de matériel à travailler dans la même direction », explique Ronan Cailleaud aux Rousses. Tri des déchets, traque des logements surchauffés, à travers la dizaine de critères du label Flocon Vert, c’est l’ensemble de l’activité des stations candidates qui est en ce moment scrutée. Le 25 avril, jour du verdict, seule une dizaine de sites sera récompensée. Une broutille sur les quelque 400 stations que compte le pays. Mais une fois les skieurs avertis, Mountain Riders espère un effet boule de neige.

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  • Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire précédent. Ces labels ne guident pas correctement les touristes sauf pour ceux qui s’intéressent de près aux stations. L’objectif est d’attirer plus de monde. Le concept marketing du label existe depuis longtemps. Il est vrai qu’il ne manquait plus que les stations de ski et de snowboard pour y passer.

    21.05 à 14h10 - Répondre - Alerter
  • A la lecture de votre article, je ne peux que m’interroger sur la pertinence de ces "mesurettes" qui ne sont qu’un argument supplémentaire pour attirer plus de touristes. Et que dire de "labelliser" des actions sans commune mesure avec les enjeux. Car même si l’aspect environnemental est mis en avant, c’est l’enjeu économique qui est réellement pris en compte.

    Bien des stations ne résistent pas à l’appel des investisseurs de lits froids en cette période de crise. Et l’on sait bien que plus il y a de lits, plus il faut les remplir et plus les nuisances sont fortes (transport, énergie, ressources, etc..). A quand un vrai équilibre du tourisme en montagne.

    A mon humble avis, il faut arrêter avec ces labels qui confortent les décideurs dans leur position d’entrepreneur.

    20.02 à 14h01 - Répondre - Alerter
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