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29-11-2009
Mots clés
Technologie
Energies
France

Wind-it, l’éolienne qui fait souffler les pylônes

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Wind-it, l'éolienne qui fait souffler les pylônes
 
Accrocher des éoliennes aux poteaux électriques : personne n’y avait pensé jusqu’à l’illumination d’ingénieurs et de designers français.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Rares sont les éoliennes qui naissent dans les bocages sans faire hurler une partie des habitants. « C’est moche ! », entend-on. Mais rares sont ceux qui exigent de démonter les pylônes électriques, tout aussi moches, mais déjà plantés dans le paysage. Ce non-sens a longtemps perturbé Raphaël Ménard, directeur d’Elioth, une équipe de recherches du groupe d’ingénierie Iosis. Un matin de 2006, cet ingénieur de 35 ans, a sorti un carnet de sa poche et couché sur le papier une éolienne à axe vertical greffée à un pylône. Un demi-million de pylônes jalonnent déjà notre territoire. Pourquoi ne pas s’en servir ?

Plusieurs tonnes d’acier

Restait à accoucher d’un projet industriel. Raphaël Ménard se tourne alors vers les designers du collectif « Encore heureux ». « La création d’une image est essentielle à un projet, explique Nicola Delon, fondateur de l’agence avec Julien Choppin. Les gens peuvent se représenter les choses, en parler. » De ce brainstorming, sont sorties trois modèles de pylône-éolienne, baptisés « Wind-it ». Selon ses concepteurs, la superposition d’un réseau de transport d’électricité à un réseau d’éoliennes a tout pour plaire. Reliés entre eux par séries – en grappage –, les Wind-it permettent de réintroduire l’électricité produite directement dans le réseau. Leur dispersion sur le territoire a pour effet d’attraper le vent là où il souffle. Et d’après leurs calculs, équiper un tiers des pylônes français permettrait de « générer annuellement environ 15 milliards de kWh, soit l’équivalent de production de deux tranches nucléaires ».

Seulement, lesdits pylônes ont été conçus pour porter des câbles, pas des machines en acier de plusieurs tonnes. « Le projet permettait de résoudre le problème paysager. Mais la facture se corsait en ajoutant les coûts de consolidation des pylônes au coût de fabrication de l’éolienne. Nous avons pour l’instant abandonné cette piste », explique Raphaël Ménard. Les ingénieurs d’Elioth se concentrent alors sur la création d’un nouveau pylône : une structure en acier de 50 mètres de haut, au cœur de laquelle serait intégrée une éolienne de 300 kW. « C’est une sorte de deux en un qui rend la machine bon marché », explique Raphaël Ménard. L’intérêt réside dans la mutualisation des coûts : le producteur d’électricité, qui gère l’éolienne, s’installe en copropriété avec le transporteur d’électricité, intéressé par le pylône.

Ensemble, ils partagent le prix du mètre carré de prairie et des fondations qui représentent jusqu’à 30 % du coût d’une éolienne classique. D’après le concepteur, même si le modèle d’éolienne utilisé (lire ci-dessous) est pour l’instant plus cher, cette mutualisation rendrait l’investissement nécessaire inférieur à 1 000 euros par kW de puissance nominale installée, soit potentiellement moins que celui d’une éolienne standard.

Planter des choux

Mais planter un pylône à haute tension est moins fréquent que planter des choux. En France, le renouvellement du parc existant se limite à une centaine de spécimens par an. Pourtant Wind-it séduit. En mai dernier, bingo : le projet reçoit à New York le premier prix du concours « Metropolis Next Generation Design Competition », organisé sur le thème de l’énergie. Depuis, Elioth a signé des accords de partenariat avec quatre industriels français. Objectif : bâtir un prototype à 1 million d’euros et en trouver 10 autres pour passer à la phase préindustrielle.

Dans la ligne de mire des ingénieurs : les marchés émergents qui étendent leurs réseaux électriques comme l’Asie du Sud-Est ou le Brésil, mais aussi les Etats-Unis. « Dans le Middle West, il y a des zones parfaitement ventées, mais sans réseau électrique. Et sans raccordement, pas de fermes éoliennes ! Notre technologie deux en un ferait baisser les coûts d’installation de 30 % », souligne Raphaël Ménard. Ça tombe bien : à la fin du mois d’octobre, le président Obama annonçait 3,4 milliards de dollars d’investissements dans la refonte du réseau électrique américain, version énergies renouvelables. Wind-it pourrait bien être dans le vent. —


UN MODELE A LA VERTICALE

Le projet Wind-it repose sur un modèle d’éolienne méconnu, la Darrieus à axe vertical. Elle porte le nom de son inventeur, un ingénieur français, qui en déposa le brevet en 1931. Le principe est celui du tourniquet. Chez Elioth, on mise sur ce système, techniquement moins complexe que celui des cousines à axe horizontal. Ses détracteurs soulignent sa faiblesse de rendement par rapport à une éolienne classique, ce que conteste Raphaël Ménard. « Les éoliennes standard, en forme d’hélices, ont bénéficié du savoir-faire des ingénieurs depuis le début du XXe siècle, lié au développement de l’aviation ! Il faut investir en recherche et développement. »

Photo : Encore Heureux

Sources de cet article

- Le cabinet d’ingénierie Elioth

- Le collectif de designers Encore heureux

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