Vous êtes plutôt légumes ou pétro-légumes ?

Votre remarque est pertinente. Effectivement, un sol vivant n’a nul besoin d’amendement.

Je vous accorde que l’expression "Monsieur Martin ’se doit’ d’amender sa terre" est maladroite, vous l’avez relevé avec pertinence.
Nous aurions du écrire "Monsieur Martin ’peut’ amender sa terre".

Le film présente l’intérêt d’une pratique agricole de type maraîchage en circuit fermé ’sans’ pétrole.
Dans ce cadre, il évoque la piste de la réutilisation des déchets organiques de la ferme ou des quartiers voisins ; l’amendement est ainsi un bon moyen de recyclage naturel local.
Effectivement, son bilan carbone n’est pas très bon. Mais bien réparti sur le sol, en aérobie sur une parcelle avec couvert, son bilan de méthanisation, en comparaison avec celui du compostage industriel anaérobie ou du labour n’est pas si déplorable...

Le sens de ce passage sur l’amendement visait simplement à expliquer :
 qu’il existe des amendements naturels (fumier, compost, couvert végétal..)et pas uniquement des engrais du type dérivés pétroliers (ammonitrates).
 que l’on peut utiliser ces déchets en les séparant au plus tôt pour les composter séparément (déjections humaines -> poudrette) à la place de les laisser partir à l’égout. Qu’il est urgent d’éviter de les mélanger par le tout à l’égout avec les eaux grises et autres métaux lourds et qu’il est urgent de ne pas réutiliser ces boues d’épurations dans les champs comme ça se fait actuellement en conventionnel..
 qu’il existe des moyens d’utiliser les déjections des animaux de la ferme (azote) en les mélangeant au carbone de la paille (fumier) au lieu d’employer des lisiers qui sont à l’origine de la catastrophe environnementale que l’on connaît en Bretagne (pollution des eaux généralisée, marées vertes, nitrates, cyanobactéries..).

Vous soulevez aussi, avec justesse, la question de la filière ‘viande’, de l’élevage et de son impact sur l’environnement.
La question du régime alimentaire carné de nos pays occidentaux et, par conséquence, l’accaparement des terres agricoles, des ressources en eau et des protéines végétales est pertinente, elle aussi.
Il faut savoir que pour produire :
1 protéine de bœuf, il faut 8 à 10 protéines végétales
1 protéine de porc, il faut 3 à 5 protéines végétales
1 protéine de poulet, il faut 2 à 3 protéines végétales
Nos pratiques alimentaires occidentales ont donc une influence réelle sur l’agriculture mondiale.

Nous consacrons en Europe 70% de nos terres cultivées à la filière viande. Sans parler des protéines de soja qui proviennent d’Amérique du Sud. Il faut l’équivalent d’un Paraguay, en supplément aux terres agricoles Françaises, pour l’alimentation de notre filière viande nationale..

Il faudrait donc 5 planètes pour nourrir le monde avec un régime alimentaire carné à l’occidentale.
On comprend donc vite que l’occidentalisation du monde va poser un problème de ressources avec ce ‘train de vie alimentaire’.
Il s’agit donc de montrer l’exemple et de modifier progressivement notre alimentation en réduisant la consommation de viande et en y substituant des protéines végétales telles que : poix, légumineuses.., produites localement, qui sont tout aussi nourrissantes
Les bienfaits de ce régime alimentaire au niveau santé publique ne sont plus à démontrer.
Cette question fera, peut-être, l’objet d’un deuxième volet ? : Protéines végétales vs protéines animales ?

Je vous invite à consulter les ouvrages de Fabrice Nicolino, Claude et Lidia Bourguignon, Marc Dufumier.. et d’écouter les émissions de Ruth Stégassy, Terre à terre sur France Culture Nos ‘références’ !

Vous comprenez aussi, qu’il est très difficile de faire un document vidéo à la fois précis et court. L’exercice n’est pas simple, on souhaiterait pouvoir compléter, éviter les raccourcis.
L’essentiel, est de capter l’attention du public, de diffuser les idées et de créer le débat, n’est ce pas ?

Votre remarque est pertinente.
Il est vrai qu’en illustrant le propos avec le haricot plat nous nous exposions à ce genre de commentaire.
De manière pédagique, nous souhaitions montrer que s’il on souhaitait amender, on pouvait le faire sans pétrole avec différentes techniques.
L’idéal étant de ne pas utiliser d’engrais du tout, comme vous le faites justement remarquer, car un sol vivant suffit.
(voir la réponse ci-dessus)