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27-05-2004
Mots clés
Social
Société
France

Une inactivité dérangeante

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Habituellement, en période difficile, les chômeurs bénéficient d'une certaine sympathie de l'opinion. Cette fois-ci, non.
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Le nombre de chômeurs peut continuer d’augmenter ; les délocalisations peuvent s’accélérer ; les plans sociaux se multiplier... "Les chômeurs heureux" n’en dérangent pas moins. D’autant que la "valeur travail" est sérieusement revue à la hausse. A l’assemblée générale du Medef en janvier 2003, Jean-Pierre Raffarin annonçait la couleur : "Il nous faut faire aimer le travail". Tandis qu’Ernest-Antoine Seillière affirmait : "Après des années de propagande fallacieuse sur les loisirs, vous avez sifflé la fin de la récréation".

Trop peu de contrôles ?

Depuis, le gouvernement n’est pas resté les bras croisés. Remise en cause des 35 heures, création du RMA, réduction de la durée de l’Allocation sociale de solidarité pour les chômeurs en fin de droits, etc. De la même façon, la Cour des comptes examinait dans son rapport annuel 2003 l’activité des services de contrôles de recherche d’emploi et constatait que "les suites des contrôles réalisés [faisaient] apparaître un très faible taux de sanction pour les dossiers traités". Trop ou trop peu ? En 2002, 1380 demandeurs d’emploi sur près de 2.200.000 comptabilisés ont fait l’objet d’une sanction.

Chômeurs = profiteurs...

Ces discours trouvent un écho favorable dans l’opinion publique. Le rapport 2003-2004 de l’Observatoire national de la pauvreté a scruté l’évolution de l’opinion des Français à ce sujet. S’ils considèrent encore majoritairement la situation économique (licenciement, surendettement, etc.) comme responsable de la pauvreté, le "manque de travail" est de moins en moins mentionné par les Français, contrairement au "refus de travailler". De même, depuis 2000, les personnes qui considèrent que "le RMI risque d’inciter les gens à s’en contenter et à ne pas chercher de travail" sont devenues majoritaires, tandis que celles qui jugent "le RMI comme un le coup de pouce nécessaire pour s’en sortir" sont moins nombreuses.

L’opinion se durcit

Ce durcissement de l’opinion est surprenant en période difficile. D’ordinaire, l’amélioration de la conjoncture et le recul du chômage renforcent la sévérité des Français dans leur perception de la pauvreté. Mais la poursuite du durcissement entre 2001 et 2004, alors que le chômage augmente à nouveau, marque une évolution tout à fait nouvelle et profonde. Dans un rapport publié en juillet dernier, - il avait été commandé Jean-Pierre Raffarin en novembre 2002 - le Conseil économique et social éclaire cette situation inédite. Les auteurs réfutent l’idée que la mise en place des 35 heures ait démotivé les salariés. Ils observent que "c’est bien dans ce moment particulier, où le chômage et la précarisation des parcours individuels menacent le fondement même de notre société, que se révèle, pour les individus et pour la collectivité, le rôle décisif du travail". Entre autres pistes, le rapport souligne "la nécessité d’améliorer de façon permanente les conditions de travail".

Le rapport de la Cour des comptes (téléchargement format PDF, voir page 35)

Le rapport du Conseil économique et social

L’Observatoire national de la pauvreté

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Chômeurs et fiers de l’être

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