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16-12-2004
Mots clés
Société
France

Ulli et son cheval de bataille

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Prénoms : Ulli et Patrice Age : 44 ans Région : Languedoc-Roussillon Patrimoine : 15 chevaux, un terrain de trois hectares et une cabane Revenus mensuels : 526 euros (RMI)
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Un vrai ranch à faire rêver. De superbes chevaux qui paissent dans la garrigue. Et pourtant... Installés dans une petite maison de bois depuis 1991 près de Puechabon, dans l’arrière-pays montpelliérain, les Thuot tirent le diable par la queue. Eleveurs et propriétaires de 15 chevaux, Ulli et son mari sont allocataires du RMI, version agricole, depuis quatre ans. "526 euros versés chaque mois par la Mutuelle sociale agricole afin de maintenir l’exploitation en route", détaille Ulli, 44 ans, dans un léger accent germanique. "Mais contrairement aux autres RMIstes, nous payons les cotisations sociales".

Du coup, le couple souffre mille maux pour joindre les deux bouts, même s’il a trouvé d’autres sources de revenus. Ulli encadre les séances d’équitation de jeunes en "centres éducatifs renforcés", ce qui l’oblige à quitter souvent le domicile. Elle affirme que tous ses gains partent dans la nourriture et l’entretien de ses chevaux. "Entre le producteur de foin, le maréchal-ferrant, le vétérinaire, on entretient tout un système. Et il ne reste rien pour notre propre consommation".

"Plus on est pauvre, plus on a de contraintes"

Patrice pointe les "privations" qui en découlent. Leur renoncement aux loisirs. Ulli souligne, quant à elle, l’impossibilité à renouveler le matériel de travail, et surtout les tensions au sein du couple. "Nous arrivons à un âge où, bien que l’on bosse dur, on n’arrive à rien. Et j’ai un peu honte qu’à 44 ans, ce soit ma mère qui me paye mes vêtements".

Ces "néo-ruraux" ont démarré leur activité grâce à "un petit héritage" venu d’Allemagne. Mais les obstacles se sont vite dressés. Un peu à l’écart des grands flux touristiques, la région est surtout très sèche, guère propice à l’élevage. Lors de la canicule de l’été 2003, le prix des fourrages a grimpé de 30%. Leur patrimoine dilapidé, Ulli et Patrice ont souhaité contracter un emprunt à la BNP Paribas. La banque leur a refusé le crédit agricole et ne leur a accordé qu’un crédit à la consommation, au taux de 16%. C’est finalement l’association Solidarité Paysans qui est intervenue pour défendre leur droit au crédit agricole, et régler la situation à l’amiable.

Plus gros budget : la nourriture des chiens

"Plus on est pauvre, plus on a de contraintes", juge Marjolaine Azner, de Solidarité Paysans, qui aide le couple dans ses démarches administratives. Dépités, les Thuot cherchent désormais un emploi via les centres éducatifs renforcés. "Une bonne démarche", estime Marjolaine Azner. "Que faire d’autre ?", rétorque Ulli. "J’ai une formation d’infirmière, mais aucune chance d’être embauchée ici". "Notre plus gros budget, c’est la nourriture des chiens", rigole-t-elle. "Eux, c’est notre seul confort en ce moment".

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